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Assurance : «Le Maroc joue un rôle de leader en matière de stabilité financière en Afrique»

Assurance : «Le Maroc joue un rôle de leader en matière de stabilité financière en Afrique»

En marge de la 4ème édition du Symposium régional de haut niveau sur la stabilité financière, nous avons posé quelques questions à Romain Paserot, secrétaire général adjoint de l’International Association of Insurance Supervisors (IAIS). Entretien.

 

Propos recueillis par Y. Seddik

Finances News Hebdo : En quoi ce séminaire revêt-il une importance particulière selon vous ?

Romain Paserot : Ce séminaire arrive à un moment crucial, marqué par une accumulation d’incertitudes économiques et géopolitiques. Il est particulièrement utile pour au moins deux raisons. D'abord, il permet de croiser les perspectives de différents secteurs financiers : le secteur bancaire, les marchés de capitaux et l'assurance. Cette approche transversale est essentielle pour appréhender la stabilité financière de manière globale. Ensuite, la dimension régionale de ce séminaire est tout aussi précieuse. Partager les expériences et les perspectives des différentes autorités africaines contribue à mieux coordonner les réponses face à des défis qui, bien qu’ils soient globaux, nécessitent des solutions adaptées aux spécificités locales. Ce type d’échange renforce non seulement la coordination, mais aussi la résilience collective.

 

F.N.H. : Quelle est votre appréciation du rôle du Maroc et de l'ACAPS dans la surveillance et le renforcement de la stabilité financière en Afrique ?

R. P. : Je ne me prononcerai pas spécifiquement sur la stabilité financière au Maroc, mais je tiens à souligner la contribution exemplaire de l'ACAPS (Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale) à nos travaux au sein de l’IAIS. Cette institution joue un rôle de leader en Afrique. Dès que nous avons mis en place notre cadre de surveillance des risques, l'ACAPS a répondu présent. Elle a fourni des données précieuses et a encouragé les autres autorités africaines à participer activement. L'approche marocaine se distingue par sa centralité des risques dans la supervision et par l'évolution vers un régime basé sur la prévention. Cela renforce considérablement la résilience du secteur financier marocain.

 

F.N.H. : Quels sont, selon vous, les principaux défis actuels pour la stabilité financière ?

R. P. : Les enjeux auxquels nous faisons face sont multiples et partagés par l’ensemble des acteurs financiers. Les  risques cyber  s’intensifient dans un monde toujours plus digitalisé, nécessitant une vigilance constante. Le  changement climatique, avec ses manifestations extrêmes comme les sécheresses et les inondations qui frappent des pays tels que le Maroc, exige une intégration accrue de ces risques dans les cadres de supervision, appuyée par une coopération internationale renforcée. Enfin, les  tensions géopolitiques, bien que souvent éloignées, ont des répercussions significatives dans un système globalement interconnecté. Dans ce contexte, le Maroc se démarque par sa capacité à intégrer ces problématiques dans son approche de supervision, et affirme ainsi son rôle de leader régional.

 

F.N.H. : Sur quelles thématiques souhaitez-vous renforcer la coopération avec les autorités marocaines et africaines ?

R. P. : Plusieurs axes méritent une attention particulière. D’abord, sur les questions climatiques, les contributions de nos collègues marocains sont précieuses pour éclairer nos travaux. Plus largement, il est essentiel d’inclure les perspectives des économies émergentes comme le Maroc, car les mêmes risques n’ont pas les mêmes impacts dans ces marchés que dans des économies développées comme les États-Unis. Un autre sujet clé est le développement de l’assurance. Dans notre plan stratégique, nous insistons sur le rôle sociétal de l’assurance, qui ne se limite pas à couvrir les risques, mais contribue à la protection des individus et des ménages. L’expérience marocaine dans ce domaine est un modèle. Elle montre comment élargir la couverture assurantielle pour mieux inclure les populations vulnérables. Cette coopération est donc essentielle pour tirer des enseignements et identifier des voies permettant de continuer à développer le secteur assurantiel à l’échelle régionale et mondiale.

 

 

 

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