Concernant le basculement des établissements publics vers le RCAR, il reste encore le gros morceau qu’est l’ONEE. La volonté politique est là, il faut trouver par contre les moyens de financement adéquats à ce transfert. Des études sont faites dans ce sens et des solutions verront le jour incessamment.
La réforme du système de retraite prévoit un scénario reposant sur deux pôles : privé et public. N’est-il pas intéressant de se pencher dès maintenant sur le renforcement de l’assise financière de ce dernier qui avait déjà présenté ses premiers signes de faiblesse (le déficit passerait à 5,5 milliards de DH en 2016 ?). Une question qui a toute sa raison d’être, surtout lorsque nous remarquons que certains établissements publics tels que l’ONHYM, l’ONICL… sont sous le régime privé (CNSS et CIMR) et que certaines régies de distribution d’eau et d’électricité disposent encore de leurs caisses internes de retraite. Un vrai manque à gagner pour les caisses publiques. «La consolidation du secteur public dont on parle dans le cadre de la réforme concerne essentiellement le regroupement de la CMR et du RCAR, et donc des fonctionnaires de l’Etat, des établissements publics et des collectivités locales en un seul pôle. L’intégration au sein du RCAR d’un certain nombre de régimes internes a déjà été entamée depuis des années avec le transfert de l’ONCF, l’ODEP, l’OCP…, les derniers régimes dans ce processus étant ceux des régies de distribution de l’eau et de l’électricité qui ont été intégré en 2014. Le cas le plus important qui reste, est celui de l’ONEE. La volonté politique est là pour concrétiser cette intégration. Il reste donc à trouver les moyens pour financer le coût du transfert qui pourrait varier de 8 à 18 milliards de dirhams selon les scénarii et les populations à intégrer.
L’ACAPS pourrait avoir un rôle de conseil technique.
Le choix final du scénario de transfert de l’ONEE revient d’abord aux autorités publiques, ceci se comprend parfaitement. Les enjeux de l’ONEE sont multiples et ne se limitent pas seulement aux aspects liés à la retraite.
Pour l’intégration de l’ensemble des établissements publics ou des sociétés relevant de l’Etat, leur transfert n’est pas obligatoire tant que leurs régimes assurent des prestations favorables par rapport au RCAR et leurs situations financières sont jugées satisfaisantes. Interrogé sur le cas de la Banque centrale qui dispose également d’une caisse interne de retraite, Hassan Boubrik rassure que cette caisse ne pose pas de problèmes particuliers, ni de viabilité, ni de financement.
Réalisé par S. Es-siari, A. Elkadiri, W. El Mouden et A. Hlimi