Le management d'Alliances tenait récemment une conférence de presse pour présenter l'avancement du plan de restructuration. L'occasion pour le marché de s'enquérir de l'évolution de son endettement, véritable cheval de bataille de son plan de restructuration.
Ahmed Ammor, Directeur général d'Alliances, a tout de suite tenu à confirmer les objectifs de 3,9 Mds de dirhams de chiffre d'affaires pour 2016, avec un résultat net positif (prévision non communiquée) et une dette nette en amélioration, dans des proportions meilleures que les prévisions. Car entre dette privée et dette bancaire, le promoteur a choisi de placer le curseur à gauche. «La dette bancaire se rembourse normalement au fur et à mesure de l'avancement des livraisons. Quant à la dette privée, sa négociation devrait aboutir au moins à une baisse de 1,8 Md de dirhams après exécution des protocoles», a-t-il dit. Alliances, qui a entamé la deuxième phase de négociation de sa dette privée, devrait procéder à une deuxième couche de cession d'actifs, alors que le reliquat sera reprofilé en fin d'année. «Les négociations avec les créanciers ont permis d'obtenir des résultats meilleurs que prévus». Si l'on connait toujours l'ampleur de la fonte des dettes, les différentes communications du groupe depuis cette conférence montrent que les choses s'accélèrent. Dernièrement, la société a expliqué qu'après cette deuxième phase de négociations, le reliquat des dettes sera transformé en deux nouvelles émissions obligataires qui remplaceront les obligations actuelles d'Alliances et sa filiale Alliances Darna.
Les projets reprennent
Outre les dettes, les 25 projets du groupe au Maroc ont repris, avec un carnet de commandes de 5 Mds de dirhams et 13.000 unités à livre. En Côte d'Ivoire, 14.000 logements doivent être construits, dont 640 seront entièrement commercialisés d'ici début 2017. 60% de cette tranche ont été commercialisés. Au Cameroun, la société doit construire 8 hôpitaux, avec des complexes résidentiels de 100 logements autour de chaque hôpital. La société a démarré la réhabilitation de 3 CHU sur place. Alliances dispose d'un stock de 10 Mds de dirhams de produits finis ou semi finis dans ses comptes. Dans le haut standing, 10 projets sont en cours. Les constructions ont repris et les livraisons ont démarré à Eken Park à Agadir ou encore à Dar Essalam à Rabat.
Lixus : Négociations pour descendre en gamme
Ce projet, constitué de deux grandes tranches et orienté vers le tourisme de luxe, devait être déstocké via un portage public ou un investissement étranger. Ahmed Ammor, sans écarter cette possibilité si elle se présentait, dit que Alliances travaille désormais sur une réorientation de ce projet vers des standings inférieurs. «Un dossier a été préparé pour revoir le cahier des charges. Nous discutons avec les autorités concernées pour le réorienter vers un positionnement différent. Nous ne pouvons pas attendre que ce type de tourisme reprenne. Alliances n'a plus la capacité d'attendre. Mais si un investisseur se présente d'ici-là, nous sommes prêts à le vendre», a-t-il dit.
L'augmentation de capital
Alliances devrait passer l'écriture comptable nécessaire en fin d'exercice. D'ici-là, les 300 MDH apportés par Alami Lazrak resteront en compte courant associé. Selon Ammor, «la situation ne permet pas à nos partenaires d'investir dans une augmentation de capital. Nos partenaires financiers nous demandent de réduire d'abord nos dettes et écouler nos produits avant de se décider. Nous attendrons donc de boucler l'exercice avant de négocier avec eux. Dans ce cas, nous pourrons réaliser une augmentation de capital unique, comprenant des investisseurs et l'actionnaire de référence». Questionné sur un éventuel manque d'intérêt des actionnaires, le DG d'Alliances a déclaré que cela ne devrait contraindre la société. «Aujourd'hui, nous affichons une dette consolidée presque égale à nos fonds propres. Si la dette continue de baisser, nous reviendrons à des ratios normaux».
A. Hlimi