Pas moins de 7 contrats-types régissent aujourd’hui la relation entre les compagnies Takaful et leurs clients.
Ce marché a enregistré 12 millions de dirhams de primes en 2022.
Par Y. Seddik
Plusieurs années de tractations ont été nécessaires pour peaufiner le cadre légal du Takaful : des allers-retours chez le Conseil supérieur des oulémas (CSO), des modifications dans les textes d’application, des latences dans le circuit législatif… Finalement, nous y sommes. L’élaboration de la loi finale n’a pas été une chose aisée. Il y a un an de cela, le Conseil supérieur des oulémas a donné son feu vert pour 7 contratstypes qui vont régir la relation entre les compagnies Takaful et leurs clients.
Ces contrats concernent des produits comme l'assurance décès, essentielle pour couvrir les financements immobiliers participatifs ou tout simplement pour protéger financièrement les proches en cas de décès du client. Le CSO a également donné son avis de conformité pour les produits Takaful multirisque habitation, les contrats d'assurance vie Takaful, ou encore l'épargne retraite, et a validé le règlement général régissant les avances ou rachats sur les contrats d'épargne.
Des produits compatibles avec les principes de la finance participative et fonctionnant selon un schéma où les souscripteurs payent des cotisations sous forme de dons. Ces derniers sont déposés dans un fonds Takaful géré par une compagnie Takaful. En cas de sinistre, le fonds Takaful indemnise les assurés, qui ont un droit sur les excédents réalisés par ce fonds quand les cotisations sont supérieures aux sinistres.
En effet, l'émergence des compagnies d'assurances Takaful a permis de couvrir le stock de financement fourni par les banques participatives. Désormais, les clients qui hésitent à obtenir un financement en raison d'un manque de couverture conforme à la charia voient leurs besoins couverts. Cela dit, les différentes décisions prises par le Maroc, que ce soit les choix réglementaires, légaux, charia ou stratégique, peuvent avoir des impacts positifs ou négatifs sur la performance financière du modèle d’affaires Takaful, selon le cabinet Fineopolis Al Maali. En ce qui concerne les impacts positifs, deux points majeurs sont à relever : d’un côté, la possibilité d’exercer pour les différentes branches d’activité dans le cadre d’un seul agrément.
Et de l’autre, la possibilité de mutualiser les ressources humaines et les canaux de distribution avec la maison-mère. En ce qui concerne les impacts négatifs, certaines décisions peuvent avoir des conséquences financières pour le modèle économique Takaful, à savoir l’offre de produits orientée principalement vers les banques participatives, et la non-prescription des engagements du fonds et de la compagnie vis-à-vis des participants.
Par ailleurs, le secteur dispose d'un gisement de 23 milliards de DH de financement Mourabaha à couvrir, ce qui, sur la base d'un taux médian de 0,4%, représente un marché cible rien que sur le stock à couvrir de 92 MDH, selon les professionnels qui se sont exprimés sur le sujet à différentes occasions. Le marché naissant du Takaful, officiellement sur les rails pendant les derniers mois de 2022, a enregistré des primes de 12 MDH pendant les 4 mois pleins d'activité de 2022.