Le premier producteur privé d’électricité au Maroc et le principal fournisseur de l’ONEE réalise au titre de l’exercice 2014 des performances supérieures aux prévisions. Le RNPG atteint 799 millions de dirhams au 31 décembre 2014, en hausse de 46% par rapport aux prévisions. Le changement de dénomination sociale et l’extension de l’objet social du groupe augurent, selon le management, de nouveaux projets de développement en Afrique et de la volonté de se diversifier dans le cadre de la nouvelle politique énergétique du Royaume (gaz naturel, énergies renouvelables).Â
 ‘‘Notre société est classée dans le top quartile des centrales à charbon au monde en termes de performances et de disponibilités», se félicite Abdelmajid Iraqi Houssaïni, président du Directoire de Taqa Morocco, après avoir passé en revue les faits marquants de la filiale marocaine du géant émirati de l’énergie durant l’année 2014.Â
En effet, tout roule pour le numéro un de la production privée d’électricité au Maroc. Le taux de disponibilité des unités de production 1 à 4 s’est amélioré de 3% entre 2013 et 2014, passant de 89,7% à 92,6%. Il en va de même pour les unités 5&6, dont l’intégration technique et opérationnelle, en juin 2014, a été réussie. Le taux de disponibilité de ces deux unités atteint 89,8% au 31 décembre 2014. Au total, la production globale de Taqa Morocco en 2014 s’élève à 13.511 GWh, dont 10.361 GWh produits par les unités 1 à 4 (contre seulement 9.840 GWh en 2013).Â
Ces réalisations se sont traduites par de bons agrégats financiers consolidés, dépassant les estimations du businessplan. Le chiffre d’affaires consolidé est ainsi en légère progression de 0,2% par rapport aux prévisions. Cela s’explique par l’effet conjugué de la hausse des taux de disponibilité et par une baisse des frais énergétiques. «Durant l’année 2014, le prix du charbon a baissé de près de 8%», fait remarquer Omar Alaoui M’Hamdi, Directeur général adjoint de Taqa Morocco. Le résultat d’exploitation consolidé est également en amélioration suite au programme d’optimisation des coûts et à la compensation financière liée au décalage de la mise en exploitation commerciale prévisionnelle des unités 5&6. Le taux de marge d’exploitation consolidé s’est amélioré, passant de 24,2% à 29,7% entre 2013 et 2014. Au final, le résultat net part du groupe (RNPG) 2014 est en hausse de 46% par rapport aux prévisions et de 102,2% comparativement à celui de 2013, à 799 millions de dirhams. Cette hausse du RNPG s’explique, selon le management, par l’amélioration du résultat d’exploitation consolidé et par l’optimisation du résultat financier à travers notamment une politique de placement efficace des excédents de trésorerie. Pour sa part, le résultat net social est en amélioration de 3,9% relativement au businessplan et de 47,6% par rapport à 2013. Cela est dû au résultat financier qui est en nette progression grâce notamment à la distribution des dividendes par les filiales JLEC 5&6, actée en octobre 2014 de l’ordre de 217 millions de dirhams.
Fort de ses performances financières, la structure bilantielle de Taqa Morocco s’est raffermie. Les fonds propres, qui atteignent au 31 décembre 2014 5,36 milliards de dirhams, «assurent un confort certain pour nos équilibres bilanciels et vont nous permettre d’assurer notre croissance dans le futur», indique le management. Le cash disponible de 2,75 milliards de dirhams «servira également à soutenir nos efforts de maintenance et de productivité», poursuit-il. Quant au gearing, il est de 71%, ce qui selon O. Alaoui, «constitue un très bon ratio qui nous laisse la capacité de lever de la dette pour le futur, sachant que dans l’industrie les taux sont plus proches de 80% ou 90%».
Un dividende de 22 DH/action
Le management de Taqa Morocco s’est par ailleurs attardé sur les bons indicateurs boursiers du titre. Depuis le détachement du dividende fin juin 2014, le titre s’est apprécié de 47%. Le rendement global du titre (dividende + hausse du cours) s’élève à 33% contre une performance de 15% du MASI brut. Selon le management, «le titre Taqa Morocco bénéficie toujours d’indicateurs de valorisation attractifs». Le couple dividend yield/ PE est supérieur aux indicateurs médians du marché. Ainsi, pour 2014, le dividend yield de Taqa Morocco s’élève à 4,4%, tandis que son PE ne dépasse pas 14,8. En termes de liquidité, O. Alaoui souligne que Taqa Morocco se classe dans le premier tiers des valeurs les plus liquides en occupant la 11ème place.Â
Concernant la politique de dividende, le pay out est proche de 100%. Le management du groupe propose de distribuer un dividende de 22 DH par action, en augmentation de 6,3% par rapport au dividende estimé pour 2014. Si on neutralise le dividende exceptionnel distribué en 2013 (96,8 DH sur un total de 106,6 DH), on obtient une hausse de 124%. Le groupe compte poursuivre cette politique de distribution de dividende et table sur un dividende ordinaire de 28,9 DH en 2015, 34,6 DH en 2016 et 35,8 DH en 2017.
L’Afrique dans le viseur
L’un des faits marquants de l’exercice 2014 a été le changement de dénomination sociale du groupe (JLEC devient Taqa) et l’extension de l’objet social en octobre 2014. Ce changement augure de nouvelles perspectives pour le groupe. «Nous ne serons plus limité au charbon et au seul site de Jorf Lasfar», explique A. Iraqi Hussaïni. «Nous nous inscrivons désormais dans un cadre d’accompagnement et de développement du mix énergétique marocain (gaz, éolien), et au-delà des frontières du Royaume, notamment en Afrique», précise-t-il. En effet, Taqa Morocco suit de près l’évolution du plan gazier annoncé par le gouvernement le 15 décembre 2014 et dont le contenu reste encore à définir de manière plus détaillée.Â
Concernant les ambitions africaines de Taqa Morocco, A. Iraqi Hussaïni précise : «nous comptons nous développer dans les pays qui ont des relations fortes avec les Emirats Arabes Unis et le Maroc et nous positionner sur l’ensemble du mix énergétique, que ce soit le fuel, le gaz ou les énergies renouvelables», sans apporter plus de précisions. «Taqa monde est déjà présente au Ghana et a désigné sa filiale marocaine comme plateforme de développement vers l’Afrique. Nous ferons les annonces nécessaires une fois que les choses se concrétiseront», conclut-ilÂ
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Amine Elkadiri