Sélection du bon fournisseur : Une équation à multiples variables

Sélection du bon fournisseur : Une équation à multiples variables

fournisseurs

Trouver le bon fournisseur n’est pas une chose aisée. Du chemin reste encore à faire pour certaines entreprises qui ne mesurent toujours pas l’importance de ce partenaire indispensable à leurs activités.

Dans une époque où les entreprises marocaines se livrent une concurrence féroce pour tirer leur épingle du jeu sur le marché domestique, dénicher un bon fournisseur revêt un enjeu autrement plus capital. Or, le constat est qu’en dehors des PME bien structurées, peu d’entreprises marocaines mesurent la centralité de ce partenaire incontournable pour la pérennité de leurs activités. A l’évidence, les actes malencontreux d’un fournisseur (hausse exagérée des prix, retards de livraison, produits défectueux) peuvent impacter négativement l’activité de l’entreprise acheteuse, contrainte de tenir ses engagements vis-à-vis des clients au risque de les perdre. Ainsi, force est d’admettre que l’éva

luation et la sélection des fournisseurs constituent une étape de premier plan dans le processus d’achat de toute entreprise. D’ailleurs, il est communément admis que les achats constituent le poste le plus efficace permettant de préserver et d’améliorer les marges des entreprises. Des études internationales montrent que les achats représentent en moyenne 60% du chiffre d'affaires de certaines entreprises. C’est dire l’importance de ce poste. Au demeurant, aussi paradoxal soit-il, certains patrons de PME marocaines s’arrogent la fonction achats au lieu de la confier à des personnes compétentes à même de mieux sélection

ner les fournisseurs. Notons qu’un bon fournisseur doit être en mesure d’offrir le produit demandé dans les délais, tout en respectant la qualité et la quantité spécifiées. Bien entendu, le prix et les solutions de paiement constituent des paramètres-clefs et des facteurs majeurs de différenciation. Toujours est-il qu’au Maroc, l’ampleur de la tâche consistant à trouver le bon partenaire est d’autant plus grande que les fournisseurs ne prennent pas systématiquement des initiatives allant dans le sens de l'amélioration des produits et des services proposés. En définitive, l’autre péril à éviter pour l’entreprise est d’être dans une situation de forte dépendance vis-à-vis d’un fournisseur.

Thami Amraoui

Paroles de pro

Thami Amraoui, Directeur général de la société Sicontact, spécialisée dans l’industrie du cuir

«Il faut savoir que l’importance du fournisseur pour notre activité est confortée par le fait que le poste achats représente près de 50% du chiffre d’affaires. Aujourd’hui, les bonnes pratiques internationales incitent à sélectionner les fournisseurs en fonction du rapport qualité/prix. Cela dit, en raison d’une concurrence internationale de plus en plus âpre et de l’exigence des marchés mondiaux, nous sommes très regardants sur la qualité des produits de nos fournisseurs.

A mon sens, l’hégémonie du critère de sélection basé sur le prix est révolue. Outre le paramètre précité, les délais de paiement exigés sont déterminants pour l’entreprise. Au regard de la conjoncture économique mondiale pas très favorable, certains fournisseurs étrangers nous ont accordé des délais de paiement plus longs (90 jours). C’est dire l’importance d’avoir des fournisseurs souples au niveau des modalités et des délais de paiement.

En définitive, pour ce qui est de notre branche d’activité, la fonction achats, qui assure la sélection des fournisseurs selon des critères bien définis (délais de paiement, prix, qualité des produits, etc.), doit être assurée par des personnes expérimentées».

>> Infos pratiques : Pourquoi recourir à l’arbitrage ?

L’arbitrage recèle plusieurs avantages que sont la neutralité, la célérité, la confidentialité, la préservation des relations économiques, la maîtrise de la procédure et la sécurité. Ce mécanisme de règlement des conflits est plébiscité par certaines entreprises en raison de la rapidité des procédures contrairement aux modes de règlement des litiges classiques.

A l’inverse des tribunaux commerciaux, l’arbitrage privilégie la confidentialité car la sentence n’est pas communiquée. La maîtrise de la procédure tient au fait que les parties ont la latitude de choisir le droit applicable et la procédure pour ne citer que la composition du tribunal, le lieu, la langue, etc. Bien entendu, l’arbitrage est un gage de sécurité pour les parties. Toutefois, celui-ci génère des coûts pour les entités en conflit (honoraires, frais administratifs, etc.).

D’ailleurs, on note qu’au Maroc, ce mode alternatif de résolution des différends est encore l’apanage des grandes entreprises qui ont une assise financière solide. En cause, une défaillance dans la sensibilisation, voire dans la communication.

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux