Didier Pfleger, président Alstom de la région Moyen-Orient & Afrique
Alstom a pour objectif d’accompagner le Maroc pour le développement d’une mobilité durable et connectée.
Le groupe se dit prêt à investir dans un site de production si la demande est forte.
Eclairages de Didier Pfleger sur la stratégie marocaine du géant français.
Propos recueillis par C. Jaidani
Didier Pfleger : Nous sommes disposés à accompagner nos partenaires marocains, la ligne à grande vitesse est une opportunité pour nous pour continuer notre coopération avec l’ONCF, sans compter les autres opportunités, comme les trains régionaux notamment, au niveau de la partie signalisation ou maintenance.
Nous étudions toutes les autres occasions à saisir au niveau du tramway dans les villes marocaines à Rabat ou à Casablanca. Nous sommes présents au Royaume à travers notre filiale et qui est là pour supporter nos clients le temps qu’il faut.
Je tiens à rappeler que notre objectif est aussi d’accompagner le pays pour développer une mobilité durable et connectée et aussi de répondre efficacement aux besoins des Marocains.
D. P. : Il faut voir la demande des clients et la volonté du gouvernement marocain. Nous avons déjà fait cela dans d’autres pays.
Si la demande est forte et que le marché devient porteur, nous sommes prêts à investir au Maroc dans un site de production. Il faut aussi discuter avec l’ONCF les conditions et les circonstances dans lesquelles devrait être faite cette implantation et aussi les possibilités de l’export comme cela a été fait dans notre site de Fès.
D. P. : Notre effectif au Maroc est à 99% marocain. Nous sommes présents depuis 2011; le transfert de know-how se fait en continu. Des stages de formation sont organisés dans plusieurs pays. Nos experts viennent souvent au Maroc et leurs compétences et leur savoir-faire sont mis à la disposition des cadres d’Alstom Maroc ou de nos partenaires. Les nouveaux arrivants, qui sont pour l’essentiel des ingénieurs ou des techniciens supérieurs, sont formés aux mêmes standards que nos agents partout dans le monde.
D. P. : Je tiens à préciser que notre présence au Maroc s’inscrit dans la durée et pour pérenniser notre activité. A cet égard, nous avons toujours œuvré pour être un partenaire fiable et de renforcer notre présence industrielle.
D. P. : C’est une stratégie qui s’étale sur la période 2019-2023. Elle repose sur trois principaux axes. En premier, il s’agit de réaliser une croissance soutenue et régulière tout en offrant à nos clients plus de valeurs.
Deuxièmement, l’objectif est d’innover dans des solutions de mobilité plus vertes et plus intelligentes capables de répondre aux besoins des citoyens et des acteurs socioéconomiques. Troisièmement, la stratégie repose sur le digital comme levier de développement et de livraison efficace.
Au Maroc, notre stratégie vise à développer un réseau de fournisseurs qualifiés et de sous-traitants selon les normes internationales et aussi de soutenir les fournisseurs déjà implantés au Maroc.
Au programme figurent également des partenariats avec les écoles du Maroc.
D. P. : A travers notre filiale Cabliance, détenue depuis 2016 majoritairement par Alstom Maroc, nous sommes devenus le premier câbleur ferroviaire du Royaume et nos produits sont livrés dans une vingtaine de pays.
Notre usine située à Fès sur une superficie de 12.000 m2 et employant 420 collaborateurs devrait multiplier sa production par deux. ◆
Le groupe Alstom est présent au Maroc depuis un siècle. L’entreprise a accompagné tout le développement du secteur ferroviaire. Actuellement, elle emploie un effectif local de 580 personnes. Parmi ses réalisations figure le tramway de Rabat-Salé doté de 68 rames. Après 8 ans d’exploitation, il a transporté plus de 240 millions de voyageurs. Celui de Casablanca dispose de 124 rames et transporte quotidiennement 170.000 passagers.
La LGV Casablanca-Tanger, autre réalisation d’Alstom, est équipée de 12 rames opérationnelles.