Hiolle industries se lance au Maroc

Hiolle industries se lance au Maroc

veronique hiolleAprès 10 ans d’expérience marocaine réussie dans le câblage ferroviaire, le Groupe Hiolle industries lance officiellement l’ensemble de ses activités au Maroc : ferroviaire (maintenance et SAV), énergie (maintenance des turbos alternateurs), industrie (automatisme, électronique et intégration robotique) et environnement (déchets). Nous avons rencontré Véronique Hiolle, présidente du Directoire de Hiolle industries, à l’occasion d’une journée portes ouvertes à destination de ses futurs clients marocains. Entretien.

Finances News Hebdo : Hiolle industries est actif au Maroc depuis près de 10 ans. Pouvez-vous nous présenter le groupe et son activité ?

Véronique Hiolle :  Hiolle industries est un groupe du Nord de la France, créé en 1976. Nous allons donc avoir 40 ans d’activité. C’est un groupe familial dont mon père, Jean-Michel Hiolle, est le fondateur. Nous employons aujourd’hui près de 650 personnes, dont une centaine au Maroc. A la base, notre activité consistait en de la maintenance industrielle, c’est-à-dire la maintenance des outils de production en France. Peu à peu, nous avons déve­loppé beaucoup de services liés aux besoins de nos clients industriels. Nous comptons parmi nos clients des sidérurgistes tels que Arcelor, des industriels comme Hamon d’Hont, ou Vano-tech. Il y a aussi des groupes comme Renault, ou le producteur de machines japonais, Amada. Petit à petit, nous avons orienté ces services indus­triels vers tout ce qui est recyclage, et cela dès le début des années 1980. A l’époque, on ne parlait pas encore d’environnement, ni d’écologie, encore moins de développement durable. Nous sommes pionniers en la matière. Aujourd’hui, nous concevons des solutions pour traiter les déchets. Nos ingé­nieurs, au fur et à mesure qu’ils se familiarisaient avec les outils de production, se sont dit : nous allons pouvoir créer un centre de tri pour déchets indus­triels. Nous avons été parmi les premiers en France à concevoir ce genre de centres. Maintenant, nous sommes capables de proposer des centres de tri de déchets ménagers, de déchets verts, de déchets hospitaliers, etc. Cela représente une grosse partie de notre activité. Par ailleurs, à travers la maintenance, nous avons travaillé avec Bombardier, Alstom, et nous avons développé un savoir-faire dans le ferroviaire. Nous avons ouvert un atelier de câblage, et aujourd’hui, le pôle ferroviaire représente 60% du chiffre d’affaires du groupe. Donc, en partant de la maintenance, nous nous sommes orientés vers l’environnement et vers le ferroviaire. Pour 2015, nous ciblons un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. Nous sommes implantés en France et à Casablanca. Nous n’avons pas d’autres implantations ailleurs. Par contre, nous envoyons des techniciens un peu partout dans le monde. Nous sommes très réactifs : nous pouvons aller faire une maintenance de turbos machines, du jour au lende­main, à la Réunion, à l’Ile Maurice, ou ailleurs.

F.N.H. : Comment a évolué votre business au Maroc depuis que Hiolle industries y est implanté ?

V. H. : Nous avons créé, voilà maintenant 10 ans, un joint-venture avec nos partenaires marocains pour un atelier qui, au départ, se voulait purement une activité de sous-traitance pour pouvoir bénéficier des bas coûts de production. L’atelier emploie près de 100 personnes, dont 90% de personnel féminin. Nous recevons les câbles de France, les faisceaux sont préparés ici, à Casablanca, avant d’être rapa­triés en France. Cela a été une réussite et c’est la raison pour laquelle nous avons pu rester compétitifs en France grâce à l’atelier de sous-traitance maro­cain. Notre implantation à Casablanca nous a été conseillée par nos clients, Bombardier et Alstom, qui nous incitaient à aller nous implanter là où la main-d’oeuvre est moins chère. Néanmoins, notre stratégie marocaine est désormais différente. Nous souhaitons, en effet, pénétrer le marché marocain, c’est-à-dire orienter notre activité vers des clients locaux. Nous avons une expérience industrielle réussie à travers cette sous-traitance de câblage, nous allons la développer pour travailler avec l’Office national des chemins de fer (ONCF) par exemple, ou encore avec Alstom au Maroc. C’est notre démarche actuelle, et c’est la raison pour laquelle nous lançons aujourd’hui toutes nos activités au Maroc. Nous avons plusieurs contacts dans le fer­roviaire notamment, où Hiolle industries commence à être reconnue. Nous devons faire nos preuves sur le territoire marocain, et nous allons faire un trans­fert d’ingénieurs français qui viendront former des équipes marocaines à notre savoir-faire, et il y aura donc un transfert de technologies.

F.N.H. : Comment comptez-vous développer l’activité environnement au Maroc, sachant que ce secteur est stratégique pour le gou­vernement ?

V. H. : Pour l’environnement, vous savez pertinem­ment qu’il y a un problème en termes d’assainis­sement et de déchets sur le territoire marocain. Il y a, par ailleurs, une véritable volonté de la part des autorités de développer ce secteur avec énormé­ment de projets. Nos équipes d’ingénieurs peuvent s’associer avec des bureaux d’études marocains et proposer des solutions pour mettre en place des stations d’épuration, mais aussi des déchetteries. Les premiers appels d’offres arrivent déjà. D’ailleurs, nous avons reçu une offre pour une déchetterie sur Meknès. Tous nos managers de filiales sont ici pré­sents sur le site pour présenter leur activité, prendre des contacts. Casablanca va devenir une véritable base avancée pour nous développer sur le territoire marocain et pourquoi pas en Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal.

F.N.H. : Que vous a apporté le fait d’être coté en Bourse ?

V. H. : Hiolle industries est cotée à Paris sur Euronext. Nous étions sur le compartiment C de Euronext, mais nous sommes repartis sur Alternext qui est un marché plus simple, moins coûteux. Avec un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros, nous demeurons une entreprise de taille intermédiaire (ETI). Nous sommes cotés depuis 2000, soit un beau parcours de 15 ans en Bourse. Cela nous a permis de lever à l’époque 20 millions d’euros en augmentation de capital pour investir dans de nouveaux savoir-faire, notamment dans des croissances externes.

F.N.H. : Pas de sortie prévue sur le marché marocain ?

V. H. : Pour l’instant non. Nous allons procéder à un transfert de technologies, former des hommes, investir sur l’humain. L’investissement est moins palpable et nous n’avons pas besoin, pour l’instant, de collecter des fonds.

 

Propos recueillis par A. Elkadiri

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