Jusqu’ici, les grandes entreprises préféraient recourir aux prestataires bien implantés pour le développement d’applications à même de répondre à leurs besoins. Grâce au hackathon, cette pratique est en passe de changer.

Le hackathon est-il en passe de révolutionner le mode de coopération ou de collaboration entre les grandes entreprises et les jeunes porteurs de projets ou les entrepreneurs en herbe débordant d’ingéniosité ? Cette question mérite amplement d’être posée d’autant plus que ces dernières années, bon nombre d’experts, y compris les membres du patronat marocain pointent du doigt la relation de méfiance existante entre les petites entreprises et celles de taille beaucoup plus conséquente.

Aujourd’hui, au regard de la multiplication des hackathons dont il serait difficile de faire l’inventaire pour déterminer le nombre, force est de constater qu’une réelle volonté de travailler subsiste, notamment entre les grandes entités (entreprises, banques, institutions internationales) et les petits porteurs de projets à l’échelle nationale.

La Banque mondiale (BM), Attijariwafa bank, CIH Bank, la société de développement local Casa Events, et bien d’autres structures se sont mises à l’organisation de ce type d’évènements novateur aux multiples vertus.

Il y a lieu de préciser que le hackathon est une manifestation qui peut rassembler pendant plusieurs jours un groupe de développeurs innovants, férus de programmation informatique avec des équipes pluridisciplinaires; l’objectif étant de créer des applications novatrices susceptibles de répondre aux besoins exprimés par une entité bien implantée.

Généralement, les gagnants de cette joute voient un avenir prometteur s’ouvrir devant eux. Pour cause, les entreprises organisatrices des hackathons leur proposent un partenariat gagnant-gagnant. C’est-à-dire les rétribuer directement pour les applications mises au point ou les aider à créer leur entreprise.

Au regard de ce qui précède, il est clair que ce type de collaboration est de nature à promouvoir l’écosystème de l’entrepreneuriat du pays, dans un contexte en proie au chômage endémique des jeunes.

Au final, tout l’enjeu est de voir l’organisation des hackathons se multiplier davantage à l’échelle nationale. Ce qui dépend en partie de la volonté des grandes entreprises, de plus en plus contraintes d’innover pour continuer à tirer leur épingle du jeu. ■

Par M.Diao

Paroles de pro : Ahmed Elazraq, fondateur de la société Global Telecommunication Development

«En quelque sorte, l’organisation du hackathon de la part des grandes entreprises est une nouvelle manière d’attirer les compétences au Maroc et d’obtenir des prestations (applications) à moindre coût. Le facteur prix est important parce qu’à l’issue de la compétition, l’entreprise organisatrice choisit la meilleure application correspondant aux besoins exprimés au départ. Cela dit, les applications issues des hackathons doivent généralement être peaufinées davantage. A mon sens, le hackathon de plus en plus plébiscité par les grands groupes marocains est une manière intelligente de faire du sourcing, notamment pour les applications IT, présentes quasiment dans tous les secteurs d’activité du pays. Pour mieux illustrer ce nouveau phénomène, l’exemple de l’architecture est édifiant. En faisant appel à un architecte, l’on n'est pas sûr d’obtenir le meilleur plan. Par contre, en organisant un concours, les chances d’y parvenir se multiplient». ■