Bodour II : 945 MDH destinés aux jeunes entreprises

Bodour II : 945 MDH destinés aux jeunes entreprises

elaia alpha

A travers la phase II du programme Bodour, Attawfiq Micro-Finance, filiale du Groupe Banque Populaire, et Silatech renou­vellent leur enga­gement auprès des jeunes de la tranche d’âge 18-30 ans. Doté de 945 millions de dirhams, ce pro­gramme servira au financement et à l’accompagnement de pas moins de 90.000 entreprises d’ici 2020.

Sur le front de l’emploi et de la création d’en­treprise au Maroc, les jeunes et les entre­prises naissantes pas encore bien établies constituent des enjeux de développement majeurs. C’est à cet effet qu’Attawfiq Micro-Finance (AMF), filiale du Groupe Banque Populaire, et Silatech, organi­sation sociale régionale ayant pour but d’accroître la partici­pation économique des jeunes dans le monde arabe, ont récemment scellé la phase II du programme Bodour. Cet ambitieux instrument financier pourvu de 945 MDH, mobi­lisés par la filiale de la BCP, est destiné à la création et au développement d’entreprises spécifiques (start-up et micro-entreprises) pour les jeunes de la tranche d’âge 18-30 ans. Cette nouvelle offre financière est d’autant plus intéressante que le taux de chômage des jeunes ainsi que celui de la mortalité des jeunes entre­prises battent des records à l’échelle nationale. D’emblée, il est utile de préciser que Silatech contribue au suc­cès de la gamme de produits mise en place en fournissant des fonds de garantie, une assistance technique, et bien entendu, un soutien finan­cier. Pour rappel, la première phase du programme Bodour mise en place en 2012, avait permis de soutenir plus de 30.000 jeunes entreprises. Cela dit, à travers le nou­veau programme, l’ambition d’AMF et de Silatech est encore autrement plus grande puisque sur un horizon tempo­rel de 5 ans, plus de 144.000 emplois devraient être créés. L’autre paramètre mili­tant en faveur du succès de Bodour II est que les agents de crédit d’AMF encadreront les entreprises en herbe afin de leur permettre de mener à bien leur projet. A ce stade, il n’est pas inopportun de rappeler que le volet conseil est crucial pour la réussite des entreprises en phase de démarrage notamment pour le recrutement des premiers clients et la gestion de tré­sorerie. Par ailleurs, l’expé­rience montre que ce genre d’offre de financement couplé au système de garantie, peut se heurter à des difficultés d’ordre administratif (pape­rasse), susceptibles de géné­rer une lourdeur pour l’octroi des prêts destinés aux jeunes entrepreneurs. En somme, cette nouvelle offre qui se veut innovante constitue une réelle opportunité pour les jeunes ne trouvant toujours pas l’écoute et l’offre financière adéquates pour le succès de leurs pro­jets. Accroître le stock d’entre­prises innovantes et créatrices de richesse au Maroc ne se fera pas sans les jeunes, qui représentent une partie impor­tante de la population natio­nale.

Paroles de pro

Fatim-Zahra Biaz,                                               

fondatrice du New Work Lab, spécialisé dans l’accompagnement des jeunes entrepreneur

«J’accueille avec beaucoup de perplexité ce pro­gramme de financement de 945 MDH mobilisés par la fondation Attawfiq Micro-Finance (AMF), destinés aux jeunes entrepreneurs créateurs de start-up. Même si cet instrument financier est couplé à un système de garantie à travers le fonds du Silatech, il semble hasardeux de miser sur son succès.

Partant de mon expérience, j’estime que les institutions bancaires et ce genre d’instrument financier sont inappropriés pour le financement et le développement des start-up dans notre pays.

Il faut savoir que dans l’absolu, cette famille d’entreprises concentre un niveau de risques très élevé. Et de l’autre côté, les entités financières ou assimilées ne sont pas encore prêtes à financer ce risque. Cela dit, en ce qui concerne le financement des start-up au Maroc, il me semble nécessaire de créer des entités spécialisées, voire spécifiques prêtes à jouer le jeu. Il faut savoir que parfois sur 100 projets menés par des start-up, 95 tombent à l’eau. C’est dire l’importance du risque».

Infos pratiques

Attawfiq Micro-Finance (AMF) et Silatech, une vision commune

La signature récente du protocole d’accord lançant la phase II du programme Bodour à Doha (Qatar), est la preuve édifiante du solide partenariat liant Attawfiq Micro-Finance (AMF) à Silatech. En effet, ces deux entités partagent comme vision commune d’avoir un impact positif sur le développement de l’économie nationale. Pour rappel, AMF est une association à but non lucratif évoluant dans le domaine du microcrédit. La filiale du Groupe Banque Populaire est l’une des plus importantes institutions de microfinance à l’échelle nationale, ainsi qu’au niveau de la région MENA. Mise en place en 2000, AMF a pour mission de participer à l’effort national de lutte contre la pauvreté. En cela, elle oeuvre pour l’insertion économique, en permettant aux personnes économiquement vulnérables de créer ou de développer une activité génératrice de revenus (AGR) dans les domaines de la production ou du service. Pour sa part, Silatech, qui n’est autre qu’une organisation sociale régionale mise en place en 2008, oeuvre à la fois pour la création d’emplois, l’entrepreneuriat et l’accès au financement et aux marchés. Sans oublier, bien entendu, la participation et l’engagement des jeunes dans le développement économique et social du monde arabe. De plus, l’organisation sociale propose des solutions innovantes pour relever les multiples challenges afin d’aboutir aux changements positifs et durables, profitables à la jeunesse arabe.

Momar Diao

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