Zone économique francophone: «Une richesse dont nous devons tirer profit»

Zone économique francophone: «Une richesse dont nous devons tirer profit»

Une zone offrant de multiples opportunités, mais aussi des défis significatifs pour le développement des pays membres. Le Maroc y est présenté comme le bon élève.

 

Par D. M.

Le développement de la zone économique francophone (ZEF) se présente comme une initiative ambitieuse visant à renforcer les liens économiques entre les pays francophones. Comptant plus de 300 millions de locuteurs à travers le monde, la francophonie représente un vaste marché potentiel, riche en diversité culturelle et économique. Cette zone économique pourrait offrir de multiples opportunités, mais également soulever des défis significatifs pour le développement des pays membres.

«Au-delà de la langue, il y a une complicité qui nous guide, à savoir une même communauté économique et la force qui réside dans la diversité de notre espace regroupant des pays parmi les plus industrialisés, des pays émergents, d’autres encore en voie de développement ainsi que des pays les moins avancés.

Cette diversité est une richesse, dont nous devons tirer profit», souligne Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui s’exprimait lors de la rencontre des entrepreneurs francophones (REF), tenue récemment à Marrakech. La ZEF, globalement en croissance, représente aujourd’hui 17% du PIB mondial, 14% des ressources minières et énergétiques et 20% du commerce des marchandises, avec un énorme potentiel démographique révélé par l’énergie de sa jeunesse. Plusieurs initiatives sont mises en place pour faciliter les échanges commerciaux entre ses membres. Cependant, cette même diversité représentant un atout est aussi un défi de taille.

En effet, pour une meilleure intégration économique, vecteur d’une croissance durable, des mesures doivent être prises au niveau de chaque pays, notamment la suppression des barrières douanières et l’harmonisation des réglementations. Il est à noter que le frein à la libre circulation des opérateurs économiques par l’imposition de visas au niveau de certains pays de la zone Franc, entrave le développement économique de celle-ci. Tandis qu’une libre circulation pourrait créer un marché commun, avec un niveau élevé d’exportations et une diversification de marchés, rendant la zone plus attractive pour les investisseurs étrangers.

La présence d'un cadre juridique harmonisé et d'un environnement économique stable pourrait encourager les investissements directs étrangers (IDE), favorisant ainsi la création d'emplois et le transfert de technologies. Pour sa part, le ministre délégué chargé de l’Investissement, Mohcine Jazouli, a évoqué l’importance de considérer la zone économique francophone comme une opportunité de croissance pour les pays membres. «La francophonie est un cadre qui nous donne l'opportunité de réfléchir ensemble à ce que nous voulons pour notre espace. Les études l'ont démontré, une langue commune permet de tripler les échanges bilatéraux. Elle favorise les échanges et réduit les obstacles tout en facilitant l'acte d'entreprendre. La francophonie économique est un levier de croissance puissant dans un monde en perpétuelle mutation», a-t-il affirmé.

Pour ce faire, il incombe d'optimiser les corridors logistiques pour promouvoir le commerce entre les pays, d'investir dans les compétences pour découpler le potentiel des économies nationales et saisir les opportunités offertes par la transition écologique à travers le monde. Au sein de la zone économique francophone, le Maroc est présenté comme le bon élève en matière d’intégration régionale. Le Royaume se donne les moyens de s’ériger en puissance économique régionale, avec une économie moderne et hautement diversifiée. Ces deux dernières décennies, marquées par d’importantes réformes politiques, économiques et sociales, ont permis au Maroc de renforcer ses institutions démocratiques et de construire des fondamentaux macroéconomiques solides.

Grâce au développement des infrastructures de classe mondiale, dont le plus grand port à conteneurs du bassin méditerranéen et d’Afrique, Tanger-Med, avec plus de 50 accords de libre-échange, le Maroc offre un accès à un marché de 2,5 milliards de consommateurs. Entretenant une relation séculaire avec les pays francophones, plusieurs entreprises marocaines sont actives au sein de la zone francophone, avec plus de 2 milliards d’euros investis en 2023. Pour accompagner les entreprises de la ZEF, la secrétaire générale de l’OIF a promis de défier les chefs d’Etat et de gouvernement lors du prochain sommet de Paris, à s’engager à faciliter la circulation des acteurs économiques de l’espace francophone. 

 

 

 

 

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