Un dernier verre pour la route… de l’hémicycle

Un dernier verre pour la route… de l’hémicycle
L’information a fait le tour des médias : un député s’est rendu complètement ivre au Parlement. Voilà le spectacle désolant, mais surtout révoltant, que s’est permis de nous livrer un élu du peuple. Cela, à un moment où un débat fondamental est engagé autour du projet de Loi de Finances 2012. Quand ceux qui sont censés défendre les intérêts de ceux qui les ont élus offrent un tel spectacle, il semble bien logique que les citoyens se désintéressent de la chose politique et qu’ils n’aient plus foi en ces hommes qui ne font aucune économie d’effort pour les courtiser lors des échéances électorales. Et il semble, tout autant, illogique de confier les clés du pays à ce type d’individus irresponsables, motivés par les seuls privilèges que leur confère leur statut.
Quand je pense que certains, aux certitudes très sujettes à caution, prônent le régime parlementaire !
C’est bien d’avoir des exigences, car tout est perfectible. Mais encore faut-il, avant tout, avoir le sens de la responsabilité et être à la mesure des idéaux pour lesquels on devient bruyant. A l’évidence, peu d’élus qui arpentent les couloirs du Parlement peuvent s’en prévaloir. Car la majorité est davantage soucieuse de préserver ses intérêts personnels que ceux de la collectivité. En tout cas, ce député, trahi certainement par son dernier verre avant de prendre la route vers l’hémicycle, n’a pas rendu service à ses collègues. Car cet écart de conduite participe de ces actes qui contribuent à jeter l’opprobre autour d’élus depuis longtemps stigmatisés par leur politique de la chaise vide : toujours absents de l’hémicycle… sauf lorsque le Souverain préside l’ouverture de la session parlementaire. Il faut quand même un sacré courage pour accepter d’être payé pour ne rien faire ! 
Mais il faut néanmoins se réjouir, s’il est permis de le faire, de savoir que tous les élus ne sont pas logés à la même enseigne. Il y en a, heureusement, qui méritent leur statut. Quoique leurs efforts et leur conscience professionnelle sont noyés dans la désinvolture et le laxisme des autres.  
Reste maintenant à savoir quelle suite sera donnée à cette affaire. La sanction sera-t-elle à la hauteur de cet esclandre ? On l’espère bien.
Le Maroc d’aujourd’hui, inscrit dans un processus irréversible de modernisation de son économie et qui vient d’initier des réformes constitutionnelles historiques, a besoin d’hommes et de femmes compétents, persévérant et ayant un sens élevé de la responsabilité. Mais pas d’individus adeptes de la bouteille et spatialement désorientés qui, jour et nuit, voient double et n’ont de respect ni pour leur statut ni pour ceux qu’ils représentent. A bon entendeur… 
David William

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