Transport et logistique: à la recherche de nouveaux leviers de compétitivité

Transport et logistique: à la recherche de nouveaux leviers de compétitivité

400 milliards de DH ont été investis dans des stratégies dédiées.

La digitalisation et la transition énergétique restent des défis à relever.

 

Par C. Jaidani

Pour accompagner l’essor de son économie, le Maroc a misé sur le développement du secteur du transport et de la logistique. C’est un levier important pour assurer la compétitivité des opérateurs tant au niveau national qu’à l’international. De bonnes infrastructures sont en mesure de fluidifier les échanges et elles représentent des gages de réussite supplémentaires pour le commerce international, tout en offrant des solutions locales pour désenclaver certaines régions marginalisées et les faire participer à l’économie nationale.

La facilitation du commerce et des transports revêt donc une importance croissante. Dans ce cadre, le Royaume a mobilisé des budgets colossaux et élaboré des stratégies dédiées pour mettre en œuvre des programmes de grande envergure. «Au cours des 20 dernières années, environ 400 milliards de DH ont été investis dans le cadre de ces stratégies. Ce qui a permis à notre pays d’avoir un réseau d’infrastructures de transport parmi les plus développés en Afrique», souligne Mohammed Abdeljalil, ministre du Transport et de la Logistique.

Au niveau routier, le Maroc dispose d’un réseau du 58.000 km, dont 1.800 km d’autoroutes et 1.670 km de voies express. Pour les chemins de fer, il y a 2.300 km, dont 200 km de grande vitesse. S’agissant des ports, le Royaume a 43 sites, dont 13 sont ouverts au commerce extérieur et connectés à de nombreuses destinations internationales. Avec le projet de Dakhla Atlantique et l’extension des ports existants, le Maroc devrait améliorer nettement ses capacités d’échanges et sera un hub incontournable du trafic maritime international. Concernant le transport aérien, Il existe 26 aéroports, dont 19 internationaux connectés. Outre le renforcement des infrastructures, le secteur du transport et de la logistique est confronté à de nouveaux enjeux pour assurer son développement, comme la montée en puissance du numérique. «La digitalisation est devenue un enjeu majeur pour le secteur du transport et la logistique. Les entreprises qui investissent dans les technologies intelligentes peuvent bénéficier d’avantages considérables en termes d’efficacité, de rentabilité et de durabilité», affirme Abdeljalil.

Le ministre a évoqué à cet égard certaines références. Le marché mondial de la logistique intelligente devrait atteindre 46,2 milliards de dollars d’ici 2025, avec un taux de croissance annuel de 11% au cours des prochaines années. Les technologies de digitalisation peuvent permettre de réaliser des économies de coûts de l’ordre de 10 à 20%. L’utilisation des drones pour les livraisons peut réduire les coûts du transport de l’ordre de 80% par rapport à la livraison par camion. Le marché mondial de la gestion de flotte devrait atteindre 31,5 milliards de dollars en 2025 contre 15,9 milliards de dollars en 2020. La dépendance énergétique est aussi une contrainte majeure à négocier dans les années à venir. Le secteur est très vulnérable à toute évolution dans ce domaine. «Le secteur du transport doit faire face à la transition énergétique qui est en cours. Elle implique de passer des combustibles fossiles à d’autres sources d’énergies, telles que l’électricité, l’hydrogène et les biocarburants», affirme Abdeljalil.

Le ministre a expliqué que la part du poste carburant est estimée à 39% du coût moyen du transport routier. Ce poste est le plus important des frais de transport maritime. Il représente 47% du coût de revient de chaque voyage. Les transporteurs parviennent difficilement à répercuter la hausse du prix des carburants sur les tarifs des services de transport offerts. «Les crises sanitaires perturbent les opérations du transport et ralentissent les chaînes d’approvisionnement. Pour en atténuer l’effet, 5 milliards de DH ont été mobilisés pour soutenir le transport routier depuis le début de la crise», note Abdeljalil. Pour la logistique, il a souligné que l’amélioration de la compétitivité du secteur nécessite l’instauration d’une nouvelle configuration du système logistique national constitué de chaînes qui organisent les flux entre les centres de production et de consommation autour de zones logistiques reliées par des services de transport optimaux. 

 

 

 

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