Tourisme: les opérateurs inquiets, mais gardent espoir

Tourisme: les opérateurs inquiets, mais gardent espoir

Les professionnels sont dans l’expectative après le séisme qui a frappé la région de Marrakech.

Non impactés, les infrastructures de base et les hôtels sont un garant pour la reprise.

 

Par C. Jaidani

Le tourisme est le premier secteur impacté par le séisme qui a frappé le Maroc la nuit du 8 septembre 2023. Un nombre conséquent d’annulations a été enregistré. Sous le choc, les professionnels du secteur sont inquiets, mais essaient de rester optimistes. «Une catastrophe naturelle crée toujours la panique et de l’angoisse. Le départ des touristes de leurs lieux de séjour est tout à fait normal. L’annulation des réservations est également justifiée, mais ce phénomène devrait s’inscrire dans le court terme. La situation devrait se rétablir progressivement dans les mois à venir. La plupart des tour-opérateurs ont essayé de convaincre leurs clients de différer leurs voyages à une date ultérieure, surtout que les établissements touristiques sont restés intacts, notamment dans la ville ocre, principale destination nationale.

Des dispositions sont prises par les autorités pour rassurer les professionnels du secteur et donner des signaux forts au marché touristique», souligne Zoubir Bouhoute, expert en tourisme. Regroupant les représentants de toutes les branches du secteur, une réunion présidée par Fatima Zahra Ammor, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, a été organisée à Rabat. La question de la reprise a été largement débattue. Adel El Fakir, Directeur général de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), a rappelé «avoir dès le lendemain du séisme engagé des actions avec les principaux tour-opérateurs et compagnies aériennes, afin de les rassurer et les encourager à maintenir leurs programmations vers le Maroc». Lors de cette réunion, il a également été convenu de lutter contre la propagation de fausses informations concernant le Royaume en adoptant des messages cohérents, qui reflètent les véritables efforts déployés, tout en mettant en avant la confiance exprimée par les partenaires internationaux à l’égard de la destination Maroc. 

«On doit passer de communication de crise à une communication de reprise. Le plus important est que toutes les infrastructures de base sont restées intactes, notamment les aéroports, les routes, les barrages et autres. La demande du Maroc de maintenir l’organisation des réunions annuelles de la Banque mondiale et du FMI à Marrakech est un signal très fort. L’organisation de cet événement regroupant des chefs d’Etat et de grands décideurs de la planète est un moyen important pour rassurer les TO et tous les professionnels touristiques ainsi que les voyageurs», affirme Bouhoute. Et de préciser que «les régions les plus impactées se trouvent dans le monde rural. Les TO proposent l’arrière-pays des villes touristiques comme Marrakech, Taroudant et Ouarzazate pour lancer des produits complémentaires ou secondaires. Cette offre devrait prendre du temps pour se rétablir». Pour rassurer les touristes, la Fédération nationale de l’industrie touristique (FNIH) a informé quant à la qualité des constructions des hôtels et autre sites d’hébergement.

«Grâce aux normes de sécurité strictes et aux mesures de préparation en vigueur dans nos établissements, aucun décès n'a été enregistré dans les hôtels du Maroc. Nous sommes profondément soulagés que nos clients et notre personnel aient été en sécurité. Dans un élan de solidarité, la vie reprend son cours normalement dans l'ensemble de nos établissements», souligne Lahcen Zalmat, président de la FNIH. Toutes les branches d’activité du secteur touristique ont été frappées directement par la catastrophe, à l’image de celui de la location de voitures.

«Le séisme intervient en plein haute saison touristique et dans une année qui marque une véritable reprise du secteur, déjà fortement impacté par la pandémie. La catastrophe a engendré un coup de frein brutal à notre activité. Nous avons constaté un nombre élevé d’annulations, particulièrement pour les villes de Marrakech, Agadir et Casablanca. Actuellement, nous n’avons aucune visibilité pour la suite, surtout que le secteur touristique est très vulnérable. Le moindre événement tragique, comme les catastrophes naturelles, peut avoir des répercussions néfastes sur une période assez longue. Mais espérons que la reprise soit au rendez-vous plus vite que prévu. Pour ce faire, il est indispensable de communiquer et rassurer les touristes», précise Tarik Dbilij, président de la Fédération des loueurs automobiles sans chauffeurs au Maroc (Flascam). 

 

 

 

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