La Turquie est passée de 10 millions de touristes en 2010 à 40 millions en 2015, alors que le Maroc est passé de 4 millions en 2010 à moins de 10 millions en 2015. Le Royaume devrait s’inspirer de l’expérience turque en matière de politique de développement touristique.
‘‘Le Maroc est jaloux du développement touristique qu’a connu la Turquie durant les dix dernières années».C’est ce qu’a déclaré Fouad Chraibi, président de l’Association nationale des investissements touristiques (ANIT) lors d’une conférence que l’Association a organisée récemment sous le thème «développement touristique : success-story turque et enseignements pour le Maroc».
Il faut dire qu’il y a de quoi être jaloux. En effet, en 5 ans, la Turquie est passée de 10 millions de touristes en 2010 à environ 40 millions en 2015, alors que le Maroc est passé de 4 millions en 2010 à moins de 10 millions en 2015.
L’écart est impressionnant entre deux pays, qui ont démarré à la même époque leur politique de développement touristique, soit vers les années 90. L’élan qu’a connu le secteur touristique en Turquie, n’est que le fruit d’une politique publique bien ficelée, basée sur l’investissement dans les infrastructures. «C’est une politique instinctive et d’encouragement faite et assumée par le gouvernement turc, notamment en ce qui concerne les taux d’intérêt, le foncier, les financements, la formation des ressources humaines… Ce qui a incité les investisseurs à investir massivement dans ce secteur», nous a confié Fouad Chraibi.
L’objectif de cette conférence, organisée par l’ANIT en partenariat avec la Confédération nationale du tourisme, la Société marocaine d’ingénierie touristique et BDO hospitality consulting, a été de partager avec les opérateurs et institutionnels marocains les clés de réussite de cette expérience, qui est considérée comme étant la plus réussie dans le pourtour méditerranéen. Comparer les deux politiques publiques en matière de développement touristique, permet au Maroc de tirer les enseignements nécessaires afin de rattraper le retard cumulé dans ce domaine.
Mehmet Onkal, Associé dirigeant de BDO hospitality consulting et membre du conseil consultatif de l'Association turque des investisseurs touristiques, a précisé que le succès du tourisme turc est dû en grande partie à la stratégie publique impulsée par une forte volonté politique pour faire du tourisme un vecteur de croissance.
Les ingrédients de cette recette réussie sont les infrastructures de base, les incitations fiscales, l’accompagnement financier, la connexion aérienne et les ressources humaines qualifiées.
Ajoutons à cela que les réalisations importantes du secteur touristique turc ne sont que la résultante de la mobilisation de toutes les parties prenantes du secteur. Le choix de s’inspirer de l’expérience turque est donc plus que justifié, selon Fouad Chraibi, qui rappelle toutefois que la Turquie est l’un des concurrents les plus directs de notre pays.
Lamiae Boumahrou