Les professionnels demandent un assouplissement des mesures pour accéder au territoire national.
Tiré vers le haut, le coût du voyage est dissuasif pour plusieurs visiteurs, notamment les MRE.
Par M. Diao
Le tourisme est le secteur le plus frappé par la pandémie Covid-19. Avec la réduction des restrictions sanitaires et l’ouverture des frontières, les professionnels de l’activité tablent sur une reprise progressive. Toutefois, ils font face à plusieurs contraintes qui risquent de plomber les différentes projections. Faisant fi des difficultés actuelles, les opérateurs s’activent cependant pour profiter pleinement de la période estivale, qui serait un bon tremplin pour la relance.
«En concertation avec les acteurs touristiques et les autorités de tutelle, nous préparons un plan de sortie de crise audacieux et courageux pour permettre aux professionnels marocains de profiter de cette ouverture et de panser leurs blessures après une si dure épreuve. Les hôteliers ont dû encaisser le plus gros de la crise. Ce n’est en fin de compte que grâce à la demande interne et aux nationaux que l’industrie hôtelière a pu survivre», souligne Lahcen Zalmat, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH). Il faut noter que le gouvernement a lancé une série de mesures pour soutenir le secteur, comme la subvention à l’investissement, le prolongement du versement de l’indemnité forfaitaire, le report des charges sociales, l’établissement d’un moratoire sur les échéances bancaires et, enfin, la prise en charge de la taxe professionnelle due par les hôteliers en 2021 et 2022.
Mais cette reprise demeure fragile et la vitesse de croisière de l’activité ne pourra être atteinte dans le court terme. Plusieurs conditions sont nécessaires pour assurer la relance tant attendue, dont notamment l’allègement des règles fixées pour accéder au territoire national. «Il est impérieux de suivre la tendance internationale en matière d’assouplissement des mesures pour voyager et de supprimer la condition du test PCR pour l’accès au Maroc. Il s’agit d’une mesure qui a prouvé sa relative inefficacité, en plus de constituer un frein pour la plupart des touristes étrangers», précise Zalmat. En effet, les test PCR et le pass sanitaire sont des sujets de préoccupation pour les voyageurs étrangers, notamment les MRE. Ils font l’objet de discussions sur les forums et les réseaux sociaux. De nombreux concitoyens à l’étranger souhaitent rentrer au pays au cours des prochaines vacances estivales après deux années d’absence.
Mais ils redoutent la procédure imposée, jugée capricieuse, et surtout le coût à supporter. Pour les familles composées en moyenne de 4 à cinq personnes, il faut prévoir pas moins de 450 euros juste pour les tests PCR. Par ailleurs, quel que soit le moyen de transport emprunté, les charges ont été également revues à la hausse à cause essentiellement de la flambée des prix des carburants. Pour le moment, il n’y a pas assez de visibilité pour les dessertes maritimes. Bien qu’elles aient déjà commencé entre les ports espagnols et marocains (Tarifa et Tanger), rien n’est encore annoncé pour les ports de Sebta et Melilia.
Dans le cas où les portes d’entrée du Royaume ne sont pas toutes opérationnelles, les tarifs des billets de transit devraient augmenter sensiblement au cours des vacances d’été. L’aérien est le fer de lance pour redorer le blason du secteur touristique national. C’est un levier important pour les tours opérateurs, notamment pour les dessertes point à point. Avec la crise, plusieurs compagnies aériennes comme la RAM ont réduit leur flotte, austérité oblige. Du coup, leur capacité de transport a été réduite et le Maroc n’échappe pas à cette situation. Les experts du secteur estiment que le retour à la normale pour l’activité ne sera possible qu’à partir de 2024. Encore faut-il que la conjoncture internationale soit favorable.