Télécommunications : Bonnes perspectives pour le secteur

Télécommunications : Bonnes perspectives pour le secteur

telecommunicationsLa stabilité du parc mobile avec 43,4 millions d’abonnés au premier trimestre 2015, la progression du taux de pénétration du parc d’Internet (30,5%) et l’augmentation du trafic voix de la téléphonie mobile sont autant d’éléments qui traduisent la bonne tenue de la branche des télécommunications. De surcroît, les investissements massifs des trois opérateurs ouvrent de bonnes perspectives au secteur.

Les chiffres rendus publics récemment par l’Agence nationale de régulation des télé­communications (ANRT) sont particulièrement dignes d’in­térêt, du fait qu’ils reflètent le dynamisme et les tendances fortes d’un secteur majeur aux nombreuses externalités positives sur tout le tissu éco­nomique national. D’ailleurs, il est opportun de rappeler, d’emblée, que la branche des télécommunications est l’un des plus gros contribu­teurs aux recettes publiques eu égard à l’importance des impôts dont elle s’acquitte. C’est dire son importance dans la configuration de l’éco­nomie nationale. Outre ce rap­pel, les données émanant de l’Agence dirigée par Azdine El Mountassir Billah font état d’une légère baisse (-0,9%) du parc de la téléphonie en glissement annuel, et ce au terme du premier trimestre 2015. Cette légère baisse est à relier à la stabilité du parc téléphonie mobile à 43,4 mil­lions d’abonnés, et au recul substantiel du parc de la télé­phonie fixe (-15,3 au premier trimestre 2015). Toutefois, la progression la plus significa­tive est à chercher du côté du parc d’Internet. En effet, celui-ci s’est consolidé de 61% (contre 57,3% un an auparavant), pour atteindre un taux de pénétration de 30,5% contre 19,5% à fin mars 2014. Contacté par nos soins, le management de méditel, deuxième opé­rateur de télécoms du pays, estime que cette performance enregistrée par le parc de l’Internet découle de la trans­formation des usages des utilisateurs d’Internet. Autre facteur important, sans doute à l’origine de ce dynamisme, la facture moyenne mensuelle par client de l’Internet au pre­mier trimestre 2015 a reculé de 31,3%. Toujours du côté de méditel, on affirme que les efforts d’investissement massifs des trois opérateurs, auxquels s’ajoutent le jeu de la concurrence et les offres de plus en plus attractives, ont été les principales forces motrices du secteur.

Des investissements colossaux

L’autre progression significa­tive à relever provient du trafic voix de la téléphonie mobile, qui a progressé de 4,2% à fin mars 2015. Cette perfor­mance a été possible grâce à la tendance toujours baissière des prix moyens de la com­munication. Chiffres à l’appui, pour ce qui est de la télépho­nie mobile, cette baisse a été de 8,8% en l’espace d’une année. Ce qui, à l’évidence, est de nature à ravir les 43,4 millions d’abonnés en télé­phonie mobile. A ce stade, il est important de souligner que le recul des prix constatés, aussi bien au niveau du trafic de voix sortant que de l’Inter­net, est le fruit des efforts déployés par le régulateur pour astreindre les trois opé­rateurs de télécoms à revoir à la baisse les tarifs appliqués. Par ailleurs, comme cela a été dit plus haut, l’essor des TIC au Maroc est intimement lié aux investissements colos­saux des trois acteurs-clefs. Déjà en 2013, le deuxième opérateur de télécoms du Royaume avait investi près de 4 Mds de DH, dans l’optique de rénover ses infrastructures. Ce qui a permis, entre autres, l’implémentation de la 3G+ et la libéralisation du débit. De plus, le management de médi­tel confie qu’avec l’octroi de la licence 4G, près de 7 Mds de DH seront investis dans les 5 prochaines années. Même son de cloche du côté d’Inwi, qui ambitionne d’investir pas moins de 10 Mds de DH sur le même horizon temporel, pour le déploiement de la 4G et de l’ADSL. Dans la même foulée, les investissements ont permis de réduire l’écart de développement dans le domaine des télécoms entre le milieu urbain et la zone rurale, de plus en plus désen­clavée grâce au service uni­versel, financé par un fonds alimenté par les opérateurs (Fonds universel).

Des relais de crois­sance au beau fixe

Les données de la dernière enquête de l’usage des TIC révèlent que 94,1% des indi­vidus au Maroc sont équipés en téléphonie mobile à fin 2014. A cela, il conviendra d’ajouter que les utilisateurs de téléphonie mobile déve­loppent un grand engouement pour l’achat de smartphones, en raison des multiples avan­tages que ceux-ci offrent (navigation sur le Web, consul­tation des e-mails, réseaux, etc.). Du côté de méditel, on affirme que cette préférence accrue pour les smartphones, constitue un véritable relai de croissance pour le secteur des TIC. Pour cause, la pos­session d’un téléphone intel­ligent incite à consulter plus de contenus, ce qui de facto accroît, la consommation de données. Autre chiffre de bon augure pour la progression de la branche, la proportion des ménages équipés d’un ordi­nateur continue d’augmenter. Il en est de même pour le niveau d’équipement en accès Internet à domicile. A noter qu’avec un taux de péné­tration d’Internet de 50,4%, plus de 50% des ménages possèdent un ordinateur en 2014, soit 3,8 millions de ménages. Au final, compte tenu des données passées en revue, des investissements massifs des opérateurs et du déploiement imminent de la 4G pour certains opérateurs, il ne serait pas illusoire de pro­nostiquer sur la bonne tenue de la branche des télécommu­nications au cours des années à venir.

Momar Diao

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