Taghazout Bay : Y aura-t-il des sanctions ?

Taghazout Bay : Y aura-t-il des sanctions ?

 

Plusieurs propriétés détruites suite à des infractions au code de l’urbanisme.

Un chantier qui va forcément accuser du retard.

 


Par : David William


 

Des bulldozers qui s’affairent dans un brouhaha indescriptible, de jolis bâtiments qui s’effondrent comme des châteaux de cartes, des citoyens médusés qui se disaient certainement «mais c’est quoi encore ce gâchis ?!» : c’est le spectacle désolant qui s’est produit ce week-end à Taghazout Bay.

Ces opérations de démolition font suite, selon la presse locale, à la visite surprise effectuée sur le site par le Roi Mohammed VI, lors de son séjour à Agadir. Le Souverain, non content de l’état du chantier, aurait exigé qu’une commission d’enquête soit mise en place afin de procéder à un état des lieux. 

Et c’est suite au rapport élaboré par cette commission, qui a donc établi plusieurs irrégularités et infractions au code de l’urbanisme, que les autorités administratives ont émis des décisions de démolition.

Ainsi, selon les informations en notre possession, le caïd d’Ourir a ordonné au représentant légal de la société Sud Partners Sarl de démolir le bâtiment sis lot 4-2, dans un délai de 48 heures après réception de la notification. Plusieurs non conformités avaient été décelées, notamment le dépassement de la hauteur autorisée en ajoutant un étage au-dessus des ailes A et D, l'ajout d'un sous-sol non autorisé dans les ailes L et D et le non-respect du coefficient d'occupation du sol en construisant dans les ailes A, C et L. Autres irrégularités relevées, le changement de la façade sud de l'aile B, le changement de l'emplacement du réservoir à gaz et les dépassements de surface au niveau des sous-sols de 24 villas.

Ce même caïd a aussi ordonné au représentant légal de la société Pick Albatros Morocco for Tourisme et Investment de démolir le bâtiment sis lot 5, à cause de plusieurs non conformités par rapport au code de l’urbanisme. Ont été pointés du doigt le rajout d’un local technique non autorisé d’une superficie de 100 m2, le rajout de locaux non autorisés à la terrasse destinée à l’accueil sur une superficie de 200 m2.

De son côté, le représentant légal de l’entreprise MADAEF a reçu une notification de démolition du caïd du cercle de Taghazout. Sont incriminés la construction non autorisée de 4 villas sur une superficie de 160 m2 chacune et le rajout de deux pièces non autorisées dans la face sud du deuxième étage d’un bâtiment.

Tous les contrevenants ont dû supporter les charges afférentes à ces opérations.

 

Et après ?

La démolition de ces constructions va incontestablement retarder ce chantier porté par la Société d’aménagement et promotion de la station de Taghazout (SAPST), qui en assure l’aménagement, le développement et la gestion et dont le capital est réparti entre CDG Développement (45%), Sud Partners (25%), consortium dont le chef de file est Akwa Group, Ithmar Al Mawarid (25%) et la Société marocaine d’investissement touristique (5%). 

Surtout, le nombre important des irrégularités dévoilées montre qu’il y a eu énormément de laxisme, voire un déficit criant de contrôle dans le processus de construction de cette station balnéaire. Du moins, pour ce qui a été révélé par la mission d’inspection. 

Ce «séisme» à Taghazout Bay compromet-il cependant la poursuite du chantier ? Des têtes vont-elles tomber ? 

A la première interrogation, sauf à déplorer un sérieux retard et préjudiciable, Taghazout Bay devrait effectivement prendre forme. S’étendant sur une superficie globale de 615 hectares, cette station balnéaire nouvelle génération pour laquelle un investissement global de 10 Mds de DH est prévu, fait partie intégrante du Plan Azur. Lequel a fait des stations balnéaires comme Taghazout, Lixus, Mogador, Saïdia et Mazagan Beach Resort des atouts majeurs pour capter davantage de touristes. 

A la seconde interrogation, on ne saurait être affirmatif, mais il risque d’y avoir des sanctions. Et si c’est le cas, elles seront lourdes. 

On se rappelle à ce titre, toutes choses égales par ailleurs, des conséquences de la fameuse affaire Madinat Badès. 

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