Statut unifié des enseignants: à quand la délivrance ?

Statut unifié des enseignants: à quand la délivrance ?

La signature de l’accord historique du 14 janvier a marqué le début d’une nouvelle ère pour le corps enseignant et, de facto, pour l’école publique marocaine.

Cependant, certaines réformes tardent encore à voir le jour, de quoi entretenir une certaine animosité.

 

Par M. Boukhari

Le département de Chakib Benmoussa semble être sous haute pression. Après une rentrée scolaire marquée par les événements du tremblement de terre survenu le 8 septembre courant au Maroc, le dossier brûlant du statut unifié des enseignants est de nouveau remis sur la table. Depuis la signature de l’accord du 14 janvier entre le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs de l’enseignement (CDT, FDT, UMT, UGTM), le ministre de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports a enchaîné les réunions avec les représentants du corps enseignant. De fait, une commission technique a été désignée pour mener des réunions (26 réunions au total) afin de veiller à la concrétisation des différents principes figurant dans l’accord du 14 janvier. «Après la clôture de ses travaux, cette commission a émis une proposition de projet aux conseils nationaux des différents syndicats.

Toutefois, nous sommes toujours en train de discuter certaines dispositions dudit projet, puisque certaines ont été réalisées tandis que d’autres sont toujours en suspens», nous confie Youness Firachine, secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement (SNE), affilié à la Confédération démocratique du travail. Pierre angulaire de cet accord, le statut unifié est censé fixer les objectifs d'amélioration et de qualification des performances du corps enseignant et ouvrir des perspectives d'évolution professionnelle. Il s’agit aussi d’octroyer à tous les salariés les mêmes droits et devoirs tout au long de leur parcours professionnel et annuler 12 régimes liés aux cadres des académies régionales d'éducation et de formation (AREF).

Des revendications pressantes

Les professionnels de l'Éducation nationale s’impatientent face à une réforme qui peine à aboutir, puisqu’à ce jour le décret relatif au nouveau statut n’a toujours pas été mis en vigueur. En outre, certaines coordinations ont exprimé leur exaspération quant à la non-satisfaction de quelques-unes de leurs revendications. «Une grande partie de nos revendications est restée lettre morte. Il s’agit notamment du remboursement insuffisant, voire inexistant de certaines indemnités, en plus du dossier relatif à la situation des enseignants de la cellule 10 qui n’a toujours pas abouti à une issue mutuellement satisfaisante. Sans oublier les conseillers en orientation et en planification, considérés comme piliers du système éducatif, qui attendent toujours une réponse favorable à leurs doléances», affirme le SG du SNE. Dans le détail, les conseillers en orientation et en planification réclament une modification de leur statut leur permettant de devenir inspecteurs.

«C’est une revendication qui date déjà de plusieurs années», insiste-t-il. En ce qui concerne les enseignants dits de la «cellule 10», ces derniers, recrutés entre 1993 et 2012, revendiquent leur droit au passage à l’échelle 10 ainsi que l’augmentation de leur salaire et ce, après avoir exercé pendant plus de 15 ans au sein des écoles publiques. Pour ce qui est des enseignants au cycle secondaire qualifiant, «c’est la seule catégorie du corps enseignant à ne pas avoir bénéficié des indemnités dans le cadre de l’accord du 14 janvier 2023», précise Youness Firachine. Il poursuit également que lors de la dernière réunion tenue avec le ministère de tutelle, ce dernier a présenté les principaux axes de son nouveau projet et, «suite à cela, nous avons formulé nos remarques et suggestions afin qu'elles soient prises en compte dans la version finale. La prochaine étape est que la tutelle se concerte avec les autres départements ministériels concernés en vue de parfaire ledit projet».

Respect des délais

Réuni jeudi 15 septembre sous la présidence d’Aziz Akhannouch, le Conseil de gouvernement a approuvé le projet de décretloi n°2.23.781 modifiant la loi n°07.00 portant création des AREF. «Compte tenu du caractère urgent du projet en question, qui entrera en vigueur à partir de septembre 2023, et de son impact positif sur les femmes et les hommes de l'éducation qui seront motivés à s'engager dans la mise en œuvre des chantiers du système d'éducation et de formation, il était nécessaire que le ministère prenne l'initiative de revoir les dispositions relatives aux ressources humaines stipulées dans la loi actuelle des AREF, de manière à inclure les cadres statutaires des académies régionales de l'éducation», a expliqué récemment Chakib Benmoussa. Le ministre a réitéré à cette occasion l'engagement de son département «à promulguer dans les délais impartis le nouveau statut du personnel de l'éducation nationale». Affaire à suivre…

 

 

 

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