Statut d’autoentrepreneur : Objectifs revus à la hausse

Statut d’autoentrepreneur : Objectifs revus à la hausse

Bouhdoud

Fort succès du régime : plus de 40.000 demandes enregistrées au 1er décembre 2016. Objectif : 100.000 demandes annuelles en 2017.

Après un démarrage timide en septembre 2015, le statut d’autoentrepreneur semble séduire de plus en plus la population cible. Au dernier pointage effectué au 1er décembre par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie numérique, 40.110 demandes à ce régime ont été enregistrées. «Il s’agît du double de l’objectif fixé pour cette première année de déploiement de ce régime», se félicitent les équipes de Mamoun Bouhdoud, ministre chargé de l’Intégration du secteur informel, qui a porté ce projet, avec l’appui de Maroc PME.

Grâce à cet engouement, la tutelle se sent pousser des ailes et a revu ses objectifs à la hausse : pour 2017, il est prévu d’atteindre les 100.000 autoentrepreneurs par an. Initialement, la barre des 100.000 n’était prévue que pour 2020. Il restera néanmoins beaucoup à faire pour toucher l’ensemble de la population cible. Celle-ci est estimée à 2, voire 3 millions de personnes, selon les sources. L’attractivité pour ce nouveau régime, qui doit permettre d’intégrer des pans entiers de l’économie marocaine dans le circuit formel, s’explique d’abord par sa souplesse et par les nombreux avantages qu’il procure (voir encadré). La simplicité administrative qui dispense, notamment, de la tenue d’une comptabilité complexe, la protection sociale, ainsi que la fiscalité adaptée et réduite, en font partie.

Le rôle crucial des banques

Ce statut doit également faciliter la bancarisation et l’inclusion financière des souscripteurs. Les autoentrepreneurs, qui évoluaient en marge du système bancaire et n’avaient accès qu’aux services bancaires dédiés aux personnes physiques, ont désormais la possibilité d’ouvrir des comptes bancaires et d’accéder à des crédits similaires à ceux octroyés à la très petite entreprise (TPE). Pour capter cette nouvelle clientèle, les banques ont multiplié ces derniers mois les offres et produits de financement spécifiques.

Le secteur bancaire joue d’ailleurs un rôle décisif dans la réussite de ce statut. Le réseau bancaire totalise plus de 3.800 agences équipées pour être l’interface de dépôt des dossiers d’enregistrement et de remise des cartes d’autoentrepreneurs.

L’ancrage régional fort du réseau d’agences de Barid-Al Maghrib, ainsi que celui des 6 autres banques impliquées dans la mise en œuvre du statut, constituent un appui de taille pour le ministère. Ce maillage du territoire doit permettre d’atteindre plus facilement la tranche de population visée, qui est très hétérogène et répartie sur l’ensemble du territoire, assure le ministère.

La tutelle fournit par ailleurs des précisions sur la structure des autoentrepreneurs recensés. D’un point de vue sectoriel, l’intérêt des créateurs pour le régime de l’autoentrepreneur est plus marqué dans le secteur du commerce (45%), suivi des services (27%,), de l’industrie (24%), puis de l’artisanat (4%). En outre, précise la même source, 85% des autoentrepreneurs exercent leurs activités de manière permanente et près de la moitié des inscrits travaille à domicile. Les inscriptions concernent l’ensemble du territoire, avec toutefois plus de 50% de souscripteurs installés dans les régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra.

Pour le gouvernement, ce régime de l’autoentrepreneur revêt un intérêt stratégique. La promotion de l’autoentrepreneuriat au Maroc est en effet considérée par les pouvoirs publics comme un moyen de résorber le chômage, notamment auprès des jeunes. Il est même question d’intégrer les autoentrepreneurs aux écosystèmes industriels lancés, dans le cadre du Plan d’accélération industrielle. Au ministère, on assure que plusieurs écosystèmes industriels offrent un potentiel d’intégration, notamment les filières de la collecte et du recyclage des déchets pour la plasturgie, les matériaux de construction, les industries mécaniques et métallurgiques, la chimie-parachimie et le textile et cuir qui prévoit d’intégrer les artisans, couturiers et sous-traitants pour les marques.

Par A. Elkadiri

Les avantages du régime

  • Procédure de création/radiation simplifiée : toutes les démarches administratives en quelques minutes.
  • Interlocuteur unique : le réseau d’agences de Barid Al-Maghrib à disposition.
  • Possibilité d’exercice de l’activité à domicile : plus besoin d’avoir un local professionnel pour créer une entreprise.
  • Fiscalité réduite : 1% du CA pour les activités industrielles, commerciales et artisanales et 2% pour les prestations de services.
  • Pas de chiffre d’affaires, pas de taxe : s’il ne réalise pas de CA pendant l’année de son inscription, il n’est pas redevable aux services fiscaux.
  • Possibilité de facturation : il peut désormais facturer ses prestations à ses clients.
  • Dispense de tenue de comptabilité : plus besoin de présenter son bilan comptable à l’administration fiscale.

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux