Les villes de Rabat et Fès ont organisé récemment, et ce de la plus belle manière, le Sommet 2015 de la WTFC. Ce rendez-vous annuel incontournable a incontestablement accru la visibilité de la destination Maroc au niveau mondial, notamment auprès des Chinois qui se sont déplacés en grand nombre pour cette rencontre, qui a rassemblé près de 400 invités issus de divers espaces géographiques.
Pour la première fois depuis sa création en 2012, la World tourism cities federation (WTCF), organisation touristique internationale à but non lucratif, tient son sommet hors de la Chine. Pour cet événement inédit, l’organisation, qui a vu le jour à l’initiative de la métropole de Pékin, a choisi les villes de Rabat et de Fès pour abriter cette rencontre mondiale majeure, qui a rassemblé pas moins de 400 invités issus de divers espaces géographiques, dont 311 représentants de 100 unités membres. A ce stade, il n’est pas inopportun de rappeler que la WTCF, qui a vu le nombre de ses membres passer de 58 à 151 en l’espace de 3 ans, oeuvre activement pour une meilleure ville citadine par le tourisme, tout en s’efforçant de renforcer les échanges et la coopération entre les villes membres. «Le choix porté sur les villes de Rabat et Fès pour abriter le sommet de 2015, qui a pour thème «les villes touristiques mondiales : le pluralisme et le développement durable», est une forte reconnaissance mondiale du Maroc dans le domaine touristique», martèle Lahcen Haddad, ministre du Tourisme. Lors de son allocution, ce dernier n’a pas manqué de rappeler le grand potentiel dont regorgent les villes de Rabat et Fès, capitale culturelle et spirituelle du Maroc qui a abrité l’une des premières universités au monde. Cet évènement d’envergure internationale, qui a regroupé les maires et les représentants de grandes villes (Londres, Madrid, Paris, etc.), était l’occasion de mettre en évidence le poids de l’industrie touristique dans l’économie mondiale.
Des chiffres qui donnent le tournis
En effet, on dénombre près d’un milliard de touristes au niveau mondial. A en croire Marcia Favilla Lucca de Paul, Directeur exécutif de l’Organisation mondiale du tourisme (UNWTO), le tourisme stimule fortement la construction d’infrastructures dans un pays, tout en étant un puissant levier de développement économique, social et culturel. L’autre élément qui mérite amplement d’être souligné à ce stade est que l’industrie du tourisme a contribué à hauteur de 3,7% au PIB mondial en 2014. Sa croissance a été supérieure à celle de l’économie mondiale. C’est dire son rôle de pilier dans l’économie mondiale. Faudrait-il rappeler que cette industrie génère également une grande partie des devises du Royaume, tout en employant pas moins de 500.000 personnes. L’objectif clairement affiché par la tutelle est de porter le nombre d’employés à 1 million à l’horizon 2022. Cela dit, au regard des prévisions, la croissance du secteur au niveau mondial devrait se poursuivre. Par ailleurs, tout en exhortant les villes marocaines à adhérer au WTCF, Lahcen Haddad a rappelé qu’atteindre l’objectif de recevoir 20 millions de touristes au Maroc à l’horizon 2020, ne sera possible qu’avec l’implication et l’engagement des douze régions, qui ont vu les pouvoirs des élus locaux se renforcer avec les élections de leurs présidents. Dans un autre registre, l’organisation du Sommet 2015 au Maroc marque un nouveau tournant pour la WTCF.
En quête d’un fort ancrage international
A en croire les responsables de la WTCF majoritairement chinois, la tenue de cet événement au Maroc, traduit parfaitement le dessein de l’organisation d’étendre son champ d’action afin de susciter l’intérêt de plus de membres. A ce titre, il est utile de noter que parmi les nouveaux adhérents de la WTCF, on compte des villes de divers pays (USA, Sri Lanka, Bulgarie, Indonésie, Kenya, etc.). Par ailleurs, Duang Quiand, vice-président de la WTCF a rendu un hommage appuyé au Maroc pour l’organisation de cet évènement qui, d’après Abderrafie Zouiten, Directeur général de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), renforcera la visibilité du pays auprès des Chinois, qui se sont déplacés en grand nombre pour la rencontre. De plus, celui-ci n’a pas manqué de souligner l’intérêt d’abriter ce genre d’évènement servant de plate-forme d’échange aux maires de différentes villes concernant leurs expériences de la relation entre ville et tourisme et les multiples enjeux qui en découlent. D’ailleurs, Lahcen Haddad reste persuadé que la meilleure approche, notamment pour le Maroc, est de s’inspirer de plusieurs expériences concluantes en matière de villes intelligentes, à même d’assurer un développement touristique durable. De ce point de vue et au regard du nouveau contexte régional au Maroc, il est davantage du ressort des collectivités locales que de l’administration centrale de bâtir ce genre de villes. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que les villes de Rabat et de Fès ont été choisies l’année dernière à l’issue d’un vote les opposant à de grandes villes concurrentes (Washington, Riga, Los Angeles, Rome). Ce qui montre clairement l’attractivité du Maroc au niveau mondial. L’autre point positif à mettre au crédit de cet événement annuel est qu’il a permis aux acteurs locaux marocains d’étendre leur réseautage au niveau mondial, notamment en Chine, qui constitue un grand bassin émetteur de touristes à l’échelle internationale.
Momar Diao