Résilience climatique : les activités tournées vers l’export performent

Résilience climatique : les activités tournées vers l’export performent

Elles arrivent à consolider leur positionnement et à améliorer leur compétitivité grâce à l’utilisation des intrants et de techniques moderne.

 

Par C. Jaidani

Le Maroc, en tant que pays à climat semiaride, voit son agriculture étroitement tributaire des aléas climatiques, en particulier de la sécheresse, qui pèse lourdement sur l’ensemble du secteur et, par ricochet, sur l’économie nationale. Conscient de cette vulnérabilité, le Royaume a entrepris, depuis le lancement du Plan Maroc Vert (PMV), de renforcer la résilience de son agriculture face à ce défi structurel. Malgré une baisse notable des ressources hydriques ces dernières années, le pays a su préserver sa dynamique agricole, notamment sur le plan des exportations.

Certaines filières ont même affiché des résultats exceptionnels, permettant au Maroc d’enregistrer une croissance annuelle moyenne de 8% de ses exportations agricoles. Le Royaume se hisse aujourd’hui à la quatrième place mondiale des exportateurs de fruits et légumes, juste derrière le Canada, l’Egypte et le Pérou. Parmi les produits phares, la tomate occupe une place de choix. Emblématique de l’agriculture marocaine, elle a connu une envolée spectaculaire sur les marchés internationaux.

Depuis 2016, les exportations marocaines de tomates vers l’Union européenne – son principal débouché – ont bondi de plus de 47%. En 2024, elles ont atteint un volume record de 690.000 tonnes, en hausse de 19% par rapport à 2023.

«Les producteurs marocains de fruits et légumes, dont la plupart travaillent à l’export, font beaucoup d’effort pour s’arrimer aux normes internationales. Ils utilisent les meilleures semences et intrants, et pratiquent des techniques innovantes au niveau de l’irrigation, du travail du sol, de la récolte et du conditionnement. Cela a donné de bons résultats et amélioré leur compétitivité. Les produits marocains arrivent à consolider leur positionnement dans les marchés étrangers et à faire face à la concurrence des autres pays», assure Lahcen Adarddour, président l’Association des producteurs et des exportateurs des fruits et légumes.

Et de poursuivre que «le potentiel à la production et à l’export demeure toujours intéressant, bien que la sécheresse reste une contrainte majeure qui impacte nos performances. La réalisation des prochaines stations de dessalement et de nouveaux barrages devrait renforcer nos ressources hydriques et nous permettre de travailler dans de bonnes conditions. Cela permettra de nous assurer de la visibilité pour renforcer notre présence sur les marchés classiques et cibler de nouveaux débouchés».

Au niveau des agrumes, les réalisations du Maroc sont aussi encourageantes. Les prévisions au titre de 2024/2025 tablent sur des exportations de 2,1 tonnes, soit une progression de 16% par rapport à la saison précédente. Outre les marchés historiques comme l’Europe et la Russie, les exportateurs commencent à lorgner de nouveaux marchés comme le Japon et les pays du Golfe qui imposent des règles très strictes en matière de traçabilité, de qualité et de fraicheur. La filière avocat enregistre elle aussi de belles performances.

Pour la campagne en cours, la superficie concernée devrait rester stable à 10.000 hectares assurant une production pouvant atteindre 90.000 tonnes contre 70.000 par rapport à une année auparavant, soit une hausse de près de 29%. Alors que les prévisions d’exportations devraient culminer à plus de 80.000 tonnes. Reste à noter par ailleurs que le Royaume fait partie des leaders mondiaux en matière de production et d’export de «fruits rouges».

Couvrant une superficie de 13.850 hectares, la filière a généré un volume à l’export de 212.196 tonnes pour la campagne 2023-2024, soit une hausse de 9% par rapport à la saison précédente. Si les cultures destinées à l’export arrivent à se comporter tant bien que mal face à la sécheresse, ce n’est pas le cas pour d’autres activités. Pour inverser cette tendance, tous les efforts sont focalisés actuellement sur les cultures les plus pratiquées dans le Royaume, particulièrement la céréaliculture et les légumineuses. Car elles couvrent 80% de la superficie agricole nationale et occupent une bonne partie de la population rurale. Ces activités sont le véritable baromètre de la campagne agricole. Les mesures prises concernent l’utilisation de nouvelles variétés de semences plus performantes et des techniques plus modernes. Dans ce sens, la formation des exploitants et l’accompagnement des fellahs sont essentiels. 

 

 

 

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