Le vaste chantier de la Ligne à grande vitesse (LGV) affiche d’ores et déjà un taux d’avancement global de près de 80%. De plus, les travaux sont majoritairement réalisés par les entreprises marocaines.
Complexité, gigantisme et travaux pharaoniques résument le mieux les chantiers de la Ligne à grande vitesse (LGV), dont une partie a été visitée par les représentants de la presse au cours d’un voyage organisé récemment par le management de l’Office national des chemins de fer (ONCF). Le périple qui a concerné la base des travaux de Kénitra et qui s’est terminé à Larache, plus précisément au fleuve Loukkous, a édifié la presse sur l’avancement global du chantier de la LGV qui, selon Mohamed Rabie Khlie, Directeur général de l’ONCF, affiche un taux d’exécution des travaux de 80%. Au regard des résultats probants enregistrés par le chantier, le management de l’Office reste confiant quant aux délais de mise en service prévus au premier semestre 2018. Lors du voyage de presse, plusieurs questions cruciales inhérentes à ce vaste chantier ont été abordées. Il s’agit entre autres de l’impact environnemental de la LGV, des mesures de sécurité prises, du prix du billet ou encore des indemnisations des personnes ayant des biens situés sur le tracé du chantier. Sur ces points, Mohamed Rabie Khlie s’est montré rassurant. «Le transport ferroviaire est un transport de masse, il est hors de question d’afficher des tarifs élevés de 600 DH, par exemple», assure-t-il. Par ailleurs, pour des raisons de sécurité, le tronçon qui s’étend de Kénitra à Tanger sera hermétiquement fermé afin d’éviter les accidents. Au chapitre environnemental, il est à noter que pour chaque hectare de forêt détruit par le chantier de la LGV, l’ONCF finance le reboisement de 20 hectares. D’autre part, la cadence soutenue des travaux réalisés à 80% par les entreprises marocaines, est reflétée par le fait qu’1 km de rail est posé chaque jour.
Des indicateurs financiers au beau fixe
La rencontre avec la presse était l’occasion pour le patron de l’ONCF de dresser le bilan d’activité de l’année 2015 ainsi que celui du contrat-programme 2010-2015, signé avec l’Etat. En ce qui concerne l’année dernière, la compagnie ferroviaire nationale qui a transporté plus de 40 millions de voyageurs, a réussi à investir près de 6 Mds de DH, tout en générant un chiffre d’affaires de 3,9 Mds de DH et un résultat net de 80 MDH. Les résultats du contrat-programme sont tout aussi reluisants, puisqu’entre 2010 et 2015, le chiffre d’affaires global de l’Office a progressé de 7% pour culminer à 22,1 Mds DH. A cela s’ajoute un résultat net cumulé de plus de 422 MDH en l’espace de cinq années.
Le viaduc du Loukkous, une pièce maîtresse
Le chantier du viaduc du Loukkous traduit incontestablement la complexité des travaux de la LGV qui permettra aux trains à grande vitesse d’atteindre la vitesse de 320 km/h. En effet, le viaduc surplombant le fleuve Loukkous, deuxième plus long ouvrage de la LGV, s’étend sur plus de 2,2 km. Sa réalisation n’est pas de tout repos pour les 5.000 personnes mobilisées pour son achèvement, et ce en raison de l’environnement inhospitalier (vents forts, conditions sismiques désavantageuses, marécage, etc.). Le coût global de cet ouvrage est chiffré à 822 MDH hors taxes.
Momar Diao