Des assouplissements monétaires toujours possibles au vu du faible niveau d’inflation.
Le maintien de la stabilité et une politique monétaire bien rodée stimulent l’activité économique du pays.
Les évolutions des prix de l’immobilier ravivent souvent le débat sur la place des prix des actifs dans la conduite de la politique monétaire.
Si Bank Al-Maghrib, comme toutes les autres banques centrales, n’intervient pas au niveau de ces prix, elle n’ignore pas leurs fluctuations, dans la mesure où celles-ci comportent des risques pour celle financière et pour la stabilité du niveau général des prix. C’est le degré souhaitable de prise en compte de ces évolutions qui fait l’objet de discussions. D’où la difficulté de l’identification d’une hausse excessive des prix des actifs ou d’une bulle spéculative. Cette hausse est-elle de nature à inquiéter l’autorité monétaire ?
L’objectif principal de la politique monétaire est de maintenir la stabilité des prix. On entend par là la stabilité du niveau général des prix des biens et des services, mesurée par un ensemble d’indices. C’est-à-dire que si elle s’effectue au détriment de la stabilité des prix, la stimulation de l’activité par la politique monétaire est contre-productive à moyen terme.
La politique monétaire contribue néanmoins à la stabilisation de la croissance, car elle réagit aux perspectives conjoncturelles dans la mesure où la conjoncture influence la formation des revenus et des prix.
La politique monétaire répond donc aux divers chocs qui affectent l’économie et les décisions de Bank Al-Maghrib influencent l’activité et les prix, au terme de délais longs et variables, et au travers de divers canaux. Une question largement débattue au cours des dernières années est celle de savoir dans quelle mesure une réaction spécifique aux évolutions des prix des actifs est souhaitable ou nécessaire. La réponse à cette question, complexe, dépend de plusieurs autres questions.
Des questions auxquelles un économiste répond de manière assez synthétique. Selon lui, en effet, «les trois premières questions concernent les déterminants des fluctuations des prix des actifs, tandis que la quatrième porte sur leurs conséquences. Il semble évident que l’autorité monétaire doit tenir compte de la valeur informative de ces fluctuations dans la poursuite de ses objectifs macroéconomiques. Ainsi, elle doit plus ou moins réagir à une hausse des prix des actifs, dans la mesure où celle-ci est un indicateur avancé du cycle conjoncturel et des tensions inflationnistes à venir, et réagir à une baisse brusque, en fonction de ses conséquences, pour l’activité et les prix».
Dossier réalisé par S. Z. et A. H.