OPCVM: 2.000 nouveaux investisseurs séduits malgré la crise

OPCVM: 2.000 nouveaux investisseurs séduits malgré la crise

Forte collecte des OPCVM en dépit de la crise sanitaire.

Le secteur attend une refonte réglementaire pour atteindre son plein potentiel.

 

Par A. Hlimi

 

Le nombre de porteurs de parts d'OPCVM est en progression régulière et constante depuis 2015 avec, sur les 5 dernières années, près de 2.000 nouveaux investisseurs conquis, essentiellement des personnes physiques. L'ASFIM se fixe comme objectif d'attirer plus de particuliers grâce à l'éducation financière et retrouver, sait-on jamais, les niveaux sommets de 2007 où l'on comptait 28.000 porteurs de parts. L'intérêt d'investir une partie ou la totalité de son épargne en OPCVM, particulièrement pour les particuliers, n'est plus à démontrer.

En effet, investir dans un OPCVM, c'est confier son épargne à des professionnels du marché des capitaux, qui offrent de la diversification accessible à toutes les bourses puisque le minimum que l'on peut investir dans un OPCVM correspond à une part ou à une action de cet OPCVM. Autant dire que l’on peut investir de très petits montants si on le souhaite. La crise sanitaire a démontré la résilience de ces placements qui ont permis aux porteurs de parts de limiter fortement la dégradation de leur épargne, voire de la fructifier en temps de crise.

D'ailleurs, le contexte a permis de mieux vendre et distribuer ces produits. En témoigne une hausse des investisseurs dans les OPCVM qui s'est poursuivie, pour la cinquième année consécutive, en 2020. Cette augmentation provient d’une évolution contrastée selon les catégories avec des hausses concernant la catégorie des personnes morales résidentes ainsi que la catégorie des personnes physiques résidentes, soit respectivement + 4% et + 2%. Tandis que le nombre de personnes physiques et morales non résidentes s’est établi en baisse en 1%.

Des fonds continuent d'être lancés malgré la crise

Concernant la dynamique de création des fonds, 138 OPCVM ont été créés au cours des sept dernières années dont près de la moitié sont des fonds obligataires avec 68 fonds créés, suivis des fonds diversifiés et monétaires avec respectivement 41 et 18 fonds créés. Les fonds actions arrivent en dernier avec 11 fonds créés durant la période allant de 2014 à 2020. En dépit du contexte de crise, la dynamique de création des fonds s’est poursuivie en 2020 avec 28 fonds créés. Une tendance vers les fonds obligataires a été observée.

En effet, sur un total de 28 fonds créés, presque les deux tiers, soit 18 fonds, concernent la catégorie Obligataires. Le reste concerne la catégorie Diversifiés avec 4 fonds créés et 6 fonds répartis à parts égales entre la classe Monétaires et la classe Actions. Au 31 décembre 2020, 35% des OPCVM, soit 176 sont des fonds obligataires moyen et long terme (OMLT). Ainsi, ces derniers correspondent au profil d’investissement des institutionnels, qui sont les principaux investisseurs en OPCVM.

 

Une collecte nette au plus haut depuis 2012
En plus du nombre d'investisseurs, la collecte nette des OPCVM en 2020 a également été au-dessus de toutes les espérances, atteignant un plus haut depuis 2012, avec un pic de 44,6 milliards de dirhams. Cette collecte est orientée principalement vers les OPCVM obligataires et OPCVM monétaires qui s’accaparent 96% des souscriptions.

 

Une nouvelle loi attendue pour démocratiser encore plus les OPCVM

Attendue depuis plusieurs années, la loi sur les OPCVM, qui introduit plusieurs nouveautés pour le marché de la gestion d'actifs, devrait aboutir cette année. Elle permet, entre autres, d'élargir l'activité des OPCVM à l'international, marque le coup d'envoi des OPCVM Sharia Compliant et offre la possibilité aux fonds d'être cotés, ce qui aidera à initier les très attendus ETF's. Cette loi fait consensus auprès des opérateurs qui l'attendaient avec impatience pour passer à un autre niveau de performance et relever d'autres défis, après celui de la taille.

Des défis restent à relever

Si le secteur a gagné le défi de la taille, aidé par la clientèle institutionnelle qui a su profiter de ces instruments, d'autres challenges sont à relever. L'ASFIM, association qui regroupe les professionnels du secteur, a identifié en premier, dans le cadre de la feuille de route du secteur à horizon 2030, l'exposition à l'international. Une habilitation internationale pour les gérants d'actifs est en train d'être mise en place avec le soutien de l'AMMC pour permettre aux gérants marocains d'attirer des investisseurs étrangers et diversifier la clientèle. A ce titre, la nouvelle loi sur les OPCVM permettra clairement de créer cette classe d'actifs.

Le deuxième défi à relever est celui de l'offre produit. Aujourd'hui, cette industrie est faiblement diversifiée avec une grande exposition aux produits de taux. Là aussi, la nouvelle loi permettra aux gérants de se diversifier encore plus. Enfin, il s'agit de marketer les OPCVM auprès des particuliers qui ne détiennent en direct que 7% des encours. Un effort d'éducation financière auprès du grand public est également déployé dans ce sens par l'ASFIM et qui commence, discrètement, à porter ses fruits.

 

 

 

 

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