Production et rendement enregistrent des sommets historiques.

La plantation de nouvelles variétés y est pour quelque chose.

Une production de près de 2 millions de tonnes au titre de la campagne 2018/19, en hausse de 28% par rapport à la saison précédente, sur une superficie de 1,07 million d’hectares : la filière oléicole affiche des performances record, dépassant largement la précédente marque qui datait de la campagne 2013/2014, avec 1,57 million de tonnes.

«Cette augmentation est due aux conditions climatiques favorables notamment en matière de températures et du volume des précipitations et sa répartition dans le temps et dans l’espace ainsi que l’entrée en production des jeunes plantations», s’est félicité le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch.

Pour la tutelle, ces réalisations concrétisent l’impact positif des orientations adoptées par le Plan Maroc Vert (PMV) pour le développement de la filière oléicole au Maroc, notamment la démarche de contractualisation de l’Etat avec les professionnels du secteur et visant l’intégration de la chaîne de valeur de la filière.

La région de Marrakech-Safi, qui assure 25% de la production nationale, s’est particulièrement distinguée avec des récoltes estimées à 487.000 tonnes, soit une hausse de plus de 50% comparativement avec la précédente saison.

«Nous sommes en avance par rapport à nos objectifs. La superficie dédiée à la filière a dépassé 1 million d’hectares avec l’ambition d’atteindre 1,22 million à l’horizon 2020. Le plus important, c’est la productivité qui s’est nettement améliorée ces dernières années, grâce à la plantation de nouvelles variétés à haut rendement», souligne Rachid Benali, président de la Fédération interprofessionnelle de la filière de l’olivier.

En effet, le rendement moyen par hectare est passé d’une tonne en 2008 (lors du lancement du PMV) à deux actuellement dans les zones bours, et de 5 à 7 tonnes dans les zones irriguées. Les bons résultats de cette saison seront bénéfiques aussi bien pour les consommateurs, qui pourront acheter des produits de qualité et à prix réduits, que pour les transformateurs, à savoir les exportateurs.

«Nous sommes en pleine campagne de récolte et avons accueilli avec satisfaction le bon déroulement de la saison. Toutefois, le rendement peut encore être impacté par certains aspects comme des maladies pouvant pénaliser la qualité des produits», prévient Hassan Debbagh, PDG de Cartier Saada, une entreprise spécialisée dans la conserve d’olives.

La fluctuation des récoltes annuelles est le principal souci des industriels qui se doivent d’honorer leurs engagements auprès de leurs clients, surtout étrangers.

«En dépit des contraintes liées à la qualité, nous avons une bonne visibilité quant à notre programme d’exportation. Cela nous permet de faire face à la concurrence étrangère avec sérénité», rassure Debbagh. ■

La filière en chiffres 

La filière oléiculture revêt une importance capitale pour l’agriculture nationale et notre économie. En chiffres, elle contribue à hauteur de 5% du PIB agricole, 15% des exportations agroalimentaires nationales et assure 100.000 emplois directs.

Au niveau de l’export, le Maroc occupe le deuxième rang à l’international après l’Espagne pour les olives de table avec un volume de 150.000 tonnes. Pour l’huile d’olive, il se classe sixième pour une production de 120.000 tonnes.

Cette filière contribue aussi à l’équilibre de la balance commerciale en assurant des rentrées de devises équivalentes à 1,8 milliard DH annuellement.

Par C. Jaidani