«Nous souhaitons réduire le temps de révision de notre contrat»

«Nous souhaitons réduire le temps de révision de notre contrat»

pascal

La révision du contrat avec l’autorité délégante, la récupération des zones de distribution de l’ONEE et les préparatifs pour la COP22, dont l’organisation est prévue au Maroc... sont autant de sujets sur les­quels s'attarde Jean-Pascal Darriet, Directeur général de Lydec, dans l’entretien qui suit.

 

Finances News Hebdo : Vous négociez actuellement la révision de votre contrat avec l’autorité délégante. Comment vos relations se présentent-elles avec les nou­veaux membres du Conseil de la ville ?

Jean-Pascal Darriet :  Plusieurs membres étaient déjà présents dans l’ancienne équipe. C’est ce qui facilite le dialogue. Notre contrat fait l’objet d’une révision. Il y a des données dans ce docu­ment qui évoluent par essence. Le besoin d’inves­tissement évolue, car il y a une expansion urbaine et une croissance démographique : le nombre de clients a changé, le rythme de consommation a changé et les besoins de services ont, eux aussi, changé.

Aujourd’hui, nous ne pouvons pas anticiper les besoins du futur. Il faut adapter périodiquement notre contrat pour répondre au mieux aux besoins de la communauté. C’est pour cette raison qu’il faut être dans la fluidité des relations pour avoir la disposition d’éléments et des niveaux de perfor­mance adéquats.

La révision vise à mettre en conformité les enga­gements, surtout en matière d’investissement. Un schéma directeur doit être révisé périodiquement. Par exemple, dans les villes nouvelles, nous ne pouvons prévoir laquelle peut avancer le plus vite.

Les besoins d’investissement doivent être ciblés là où la priorité est la plus forte, suivant le recalage du schéma directeur. Il faut veiller à assurer un équilibre entre les engagements et le rendement pour une cohérence de l’ensemble.

La révision du contrat se fait tous les cinq ans, mais nous souhaitons réduire ce temps à trois ou deux ans. Plus le contrat est révisé fréquemment, plus il sera rapide et facile à réaliser.

F.N.H. : Que faites-vous pour récupérer les zones de distribution de l’eau ou d’électricité de l’ONEE à Casablanca ?

J. P. D. : La meilleure façon de faire l’harmonisation du périmètre, c’est de bien réaliser notre travail là où nous sommes présents.

L’harmonisation a été prévue dans le cadre du contrat-programme établi entre l’ONEE et l’Etat. Elle a été reprise sous forme de projet, avec une gouver­nance définie par une convention signée devant SM le Roi en septembre 2014 par les acteurs concernés: le représentant du ministère de l’Intérieur, le wali, le président de l’autorité délégante et d’autres interve­nants.

Ce projet devrait aboutir à une harmonisation du périmètre, notamment le recalage de la distribution de l’eau et de l’électricité sur le périurbain et la périphérie de Casablanca. Nous sommes en appui de la collectivité en matière technique, en matière de données d’appréciation du service, mais nous ne sommes pas partie prenante autour de la table de décision.

Pour accélérer cette harmonisation, nous n’avons pas d’actions directes. Ce sont les acteurs concernés que j’ai cités qui ont beaucoup travaillé sur le sujet. Mais beaucoup d’événements retardent ce programme; je peux citer, par exemple, les élections. Aussi, la ville est actuellement en période post-électorale, mais je peux affirmer qu’il y a une volonté pour faire avancer les projets, car Casablanca devrait tirer un grand intérêt de l’harmonisation du périmètre.

Outre la cohérence des services et des activités, elle permettra aussi de dégager des ressources pour la ville et des capacités d’investissement supplé­mentaires, car la ville a des besoins extrêmement importants.

F.N.H. : Que prépare Lydec pour la COP22 qui sera organisée au Maroc ?

J. P. D. : Nous sommes fortement mobilisés à plu­sieurs niveaux pour la préparation de la COP22. Il y a d’abord l’engagement du Groupe Suez, la mobi­lisation de Lydec en partenariat avec la collectivité. Le maire de la ville a clairement identifié certains domaines qui sont les nôtres sur lesquels il nous demande de travailler ensemble. Il s'agit de l’effica­cité énergétique, la préservation de la ressource en eau et aussi le capital humain. Il faut préparer les consciences pour inciter aux bonnes pratiques.

Lydec est un acteur engagé auprès de la ville et il a les moyens de ses ambitions. Le volet RSE constitue un élément de force pour l’entreprise. La COP22 sera un enjeu majeur pour nous.

Résultats financiers conformes aux objectifs

Commentant les résultats financiers de Lydec en 2015 qui viennent d’être publiés récemment, J-P Darriet estime que les réalisations sont conformes aux objectifs. «Les chiffres sont en légère baisse, mais nous sommes en ligne par rapport à notre programme. Il faut préciser que 2014 a bénéficié d’éléments non récurrents. Par ailleurs, il faut noter que nous sommes dans une ligne assez stable en termes de rentabilité, avec la particularité que nous avons un modèle de croissance qui se déplace de l’hyper urbain vers le périurbain.

Nous avons besoin de ces nouvelles zones pour équilibrer notre modèle de crois­sance. Nous travaillons sur notre efficacité managériale et sommes à la recherche de la productivité pour assurer le maintien de notre modèle avec la même rentabilité, qui est certes faible à moyenne, mais stable», a-il souligné.

 

Propos recueillis par Charaf Jaidani

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