Le niveau des réserves de change et l’atténuation des déséquilibres budgétaires sont appréciés. Gare néanmoins aux risques politiques.
Moody’s investors services a changé les perspectives de la notation du gouvernement du Maroc (Ba1), de «stables» à «positive». Selon l’agence de notation new-yorkaise, deux éléments plaident en faveur de ce relèvement de la perspective de la notation : d’une part l’amélioration de la position extérieure du Maroc, reflétée par l'accumulation de réserves de change favorisée par la dynamique des nouvelles industries d'exportation et la baisse des importations de pétrole ; et d’autre part, l’atténuation des déséquilibres budgétaires, reflétant un assainissement budgétaire progressif mais régulier.
D’après Moody’s, la note Ba1 attribuée au Maroc reflète le niveau d’équilibre entre, d’un côté, un environnement institutionnel qui soutient les réformes structurelles, comme en témoigne la stratégie d'industrialisation et d'énergies renouvelables du pays, et d’un autre côté, un faible niveau de richesse, un modèle de croissance volatil et modéré et un stock de dette publique élevé, comparativement à des pays de taille similaire.
Le relèvement de la note Ba1 est tributaire de la capacité du gouvernement marocain à inscrire durablement le ratio d'endettement de l'administration centrale sur une trajectoire descendante, combinée à une stabilisation des garanties de dette des entreprises publiques. «Une résolution de l'impasse politique qui assurerait le maintien de la discipline budgétaire et l'élan des réformes», serait également favorable.
En revanche, la note pourrait être degradée en cas d’incapacité du gouvernement marocain à maîtriser le déficit, le fardeau de la dette et les garanties de la dette des entreprises publiques. «Le maintien du blocage politique ou des tensions accrues avec le territoire du Sahara auraient également un impact négatif sur la notation souligne l’agence. Par ailleurs, une détérioration imprévue des comptes extérieurs due à une forte hausse des prix du pétrole ou à la transition progressive vers un taux de change flexible système, se révelerait aussi problématique.