Pour assurer la compétitivité du secteur logistique, le Maroc a dû lancer une vaste stratégie, qui a concerné plusieurs aspects.
Pour accompagner le développement de ses échanges extérieurs mais aussi le commerce interne, le Maroc a lancé une stratégie logistique. Il est question aussi de préparer son intégration à l’Union européenne. Ceci lui impose de s’arrimer à certains standards bien définis. Cette stratégie nationale permettra d’accélérer la croissance économique de 0,5 point de PIB par an pendant 10 ans, soit 5 points de PIB, correspondant à une plus-value économique directe de 20 milliards de DH et globale (directe et indirecte) de 40 milliards de DH sur la même période. Le Maroc projetait d’investir 73 Mds de DH dans le secteur dans le cadre d’un contrat-programme.
Pour accompagner l'émergence d'un modèle marocain de logistique, l’Etat a mobilisé la majeure partie du foncier et a réalisé les infrastructures nécessaires notamment les réseaux de circulation. L’objectif principal du projet est de réduire les coûts logistiques de 20% du PIB actuellement, à 15% à terme, en vue de s’arrimer au ratio observé par les pays émergents. Ce niveau permettra d’améliorer la compétitivité de l’économie nationale.
La stratégie nationale dédiée au secteur prévoit la planification et la structuration des projets de zones logistiques au niveau régional à travers l’identification de près de 2.750 ha d’assiettes foncières (soit 83% du schéma national) au niveau de 8 régions. Au programme figure la modernisation et l’optimisation des flux logistiques import/export, matériaux de construction et distribution interne. Il s’agit aussi de développer le tissu des opérateurs avec l’installation de nombreux groupes internationaux depuis 2010 (Kuehne & Nagel, Urbanos, GSTM…). Il est question de mettre à niveau les activités logistiques d’opérateurs marocains privés et publics (Voie Express, SNTL supply chain, ONCF, Poste Maroc…).
Pour la modernisation et le renforcement de la flotte du transport de marchandises, de nouvelles immatriculations de poids lourds sont enregistrées, dont le nombre dépasse les 3.000 par an pour un investissement global de 8,4 Mds de DH. Des mesures sont lancées également pour moderniser le parc roulant. L'une des mesures-phares est l’installation de l’Agence marocaine de développement (AMDL), a pour principales missions d’encadrer le secteur en réalisant les études stratégiques et les plans d’action visant le développement de la logistique, d’élaborer le schéma directeur des zones d’activités logistiques, de mener les études relatives aux projets de zones d’activités logistiques et de rechercher et identifier l’assiette foncière pour le développement des zones d’activités logistiques. Outre l’AMDL, la mise en place de l’Observatoire marocain de la compétitivité logistique (OMCL) et d'une commission nationale de normalisation du secteur logistique tendent vers une bonne gouvernance du secteur. Par ailleurs, la feuille de route du secteur prévoit d’accompagner les professionnels à travers une offre de formation adéquate. Force est de constater que les différentes réformes réalisées ont permis d’améliorer le positionnement du Maroc en matière logistique. Selon l’indice de performance logistique établi par la Banque mondiale en 2014, le Royaume est classé premier en Afrique du Nord, 2ème en Afrique après l’Afrique du Sud et 62ème à l’échelle mondiale. Mais il a encore du chemin à parcourir pour se hisser au niveau des pays développés
Charaf Jaidani