mmatriculation : Insuffisance des centres et du personnel dédiés

mmatriculation : Insuffisance des centres et du personnel dédiés

centre d'immatriculation

Malgré l’extension du réseau, le nombre des centres d’immatriculation reste insuffisant pour répondre aux besoins des usagers en perpétuelle évolution. La tâche est devenue ardue avec le renouvellement des documents qui sont passés de la version papier à la version électronique. S’y ajoute l’obligation d’immatriculer les cyclomo­teurs, dont le nombre dépasse les 200.000.

Avec la croissance du parc roulant et le passage des docu­ments papiers vers le biométrique, les centres d’immatriculation relevant du département du Transport connaissent une forte pression pour répondre à la demande des usagers. Ces centres reçoivent plus de trois millions de personnes et traitent plus de 1,5 million de documents chaque année. Ils enregistrent une grande affluence au quotidien, soit plus de 13.000 visiteurs par jour dans les différentes régions du Royaume. La croissance du parc roulant a incité le ministère à investir pour l’extension du réseau et favoriser les nouvelles techno­logies pour servir les usagers dans les meilleures conditions. La tâche s’avère importante, puisque le marché des voi­tures neuves représente en moyenne 120.000 unités par an. Alors que celui de l’occa­sion enregistre environ plus de 400.000 véhicules par an. S’agissant des permis de conduire, 313.464 nouveaux documents ont été délivrés à fin 2015, en augmentation de 14,45% par rapport à la même période une année aupara­vant, alors que le nombre de candidats pour l’obtention du titre s’est chiffré à 592.099, progressant de 7,75%. Outre les permis de conduire et les cartes grises de voiture, les centres ont désormais la charge d’immatriculer les cyclomoteurs. Pour alléger la tâche, cer­taines opérations, comme le renouvellement des permis de conduire ou des cartes grises, ont été confiées à des sous-traitants. En effet, le réseau AssiaqaCard qui s’est adjugé ce marché, comprend 122 agences dans 49 villes. Il traite près de 30.000 demandes par jour. Les centres d’immatricula­tion, qui étaient au nombre de 63, il y a quelque temps, sont passés à 70 et devraient atteindre prochainement 87 répartis sur tout le territoire national, et ce pour répondre au nouveau découpage admi­nistratif, à l’instar des centres de Berrechid, Tinghir, Midelt ou encore Aousserd. D’autres centres devraient bénéficier d’opérations d’agrandissement et de ren­forcement des ressources allouées. Malgré cette évo­lution, le réseau n’arrive pas à satisfaire adéquatement les usagers, surtout dans les grandes métropoles comme Casablanca et Rabat. Dans la capitale économique, par exemple, deux centres seulement sont mis à la dis­position d’une population de plus de 5 millions d’habitants. En effet, certains clients se plaignent du retard dans le traitement de leurs dossiers d’immatriculation. D’aucuns parlent même de plusieurs semaines d’attente, voire 4 mois avant la remise du pré­cieux document.

Les doléances

«J’ai dû attendre plus de 4 heures pour être servie. Une fois devant l’agent pour récu­pérer la carte grise d’une voi­ture achetée neuve il y a deux mois, il m’a signifié qu’elle n’est pas encore prête et m’a fixé une autre échéance d’un mois. Alors qu’il est opportun d’informer les usagers par un simple SMS afin d’éviter les encombrements et les longues files d’attente. Les conditions d’accueil demeurent inconfor­tables. Malgré l’existence des agents de sécurité pour orga­niser la queue, les opérations sont perturbées par des éner­gumènes qui ne respectent pas les autres. Sans oublier les mauvaises habitudes qui ont la peau dure comme les passe-droits et les pots-de-vins», explique Hanane Bakhti, une automobiliste rencontrée dans le centre d’immatricula­tion nord de Casablanca. Une source du département du Transport explique que «c’est une période de tran­sition, ce retard ne concerne en réalité que les dossiers comportant des erreurs. Il faut préciser aussi que les agents procèdent à des contrôles minutieux. C’est un secteur qui connaît une poussée des fraudes et autres falsifications de documents». Mais notre source reconnaît toutefois que «l’effectif des centres est réduit pour faire face à la demande, surtout dans des villes comme Casablanca qui concentre 40% du parc rou­lant. Malgré la sous-traitance de plusieurs activités, le per­sonnel demeure submergé par la forte demande de ser­vices. Il n’empêche qu’une nette amélioration est visible par rapport aux années pré­cédentes». A cet égard, Mohamed Najib Boulif, ministre délégué char­gé du Transport, a, lors d’un point de presse, affirmé que son département «fournit de grands efforts afin de per­mettre la mise à niveau de ces centres et d'étudier les problématiques dont pâtit ce secteur en vue de proposer des solutions adéquates, dont notamment le renforcement des ressources humaines». Il est donc primordial de réaliser un programme de construction et de mise à niveau de ces centres, assurer un traitement des documents dans les délais, et ce confor­mément aux procédures en vigueur et des requêtes des citoyens.

Trois régions concentrent près de 57% du parc auto

L’extension des centres d’immatriculation doit prendre en considération les disparités régionales. Le Grand Casablanca enregistre 1.187.233 immatricu­lations soit 34,53% du total national. Il est suivi par la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer avec une part de 15,91%. La troisième position revient à la région de Souss-Massa-Draa avec 6,33%. Les trois régions, connues pour leur dynamisme économique, concentrent près de 57% du parc auto national, alors qu’elles ne regroupent que 25% de la population nationale.

Charaf Jaidani

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