Migration circulaire et formation professionnelle: le duo gagnant

Migration circulaire et formation professionnelle: le duo gagnant

Depuis plusieurs années déjà, le Maroc a mis en place des politiques visant à réguler et faciliter la migration circulaire, reconnaissant son impact sur l'économie du pays. 

 

Par M. Boukhari

Souvent, des travailleurs marocains se déplacent de manière saisonnière ou temporaire vers des pays européens afin d’occuper des emplois dans des secteurs divers et variés tels que l’agriculture, l’industrie ou encore l’ingénierie.  Aujourd’hui, l’enjeu est tel que le Maroc souhaite favoriser une plus grande diversité des compétences et promouvoir ce type de migration en reposant sur le rôle que pourraient jouer les établissements de formation professionnelle.  Selon le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, pour parvenir à cet objectif, il serait nécessaire d’accroître l’investissement dans les établissements de formation professionnelle, selon une approche d’investissement en amont, appelée également «intégration verticale».

«Cette approche est en mesure de permettre une meilleure planification et de favoriser la mobilisation de budgets appropriés dédiés aux filières de formation, offrant ainsi la possibilité de développer une véritable stratégie collective, partagée et applicable dans tous les pays», a-t-il précisé. De son côté, Imane Hlatou, formatrice des métiers éducatifs et sociaux à l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), nous explique que les établissements de formation professionnelle au Maroc jouent un rôle central dans la promotion de la migration circulaire en préparant les stagiaires avec des compétences internationalement reconnues, favorisant ainsi la mobilité professionnelle et l'adaptation aux besoins mondiaux du marché du travail.

«En tant que formatrice, j'ai eu l'occasion de former de nombreux stagiaires impliqués dans cette migration. Cela a créé une richesse en classe, favorisant une atmosphère d'interculturalité et de partage d'expériences entre les stagiaires, renforçant ainsi les avantages de la migration circulaire dans le contexte de la formation professionnelle au Maroc», dixit Hlatou. 

Le Processus de Rabat

Il est vrai que la migration circulaire peut présenter plusieurs avantages tant pour les travailleurs migrants que pour les pays d’origine et les pays d'accueil, notamment la réduction de la pression sur les marchés du travail locaux, les transferts de fonds et l’acquisition des compétences. Cependant, elle pourrait également engendrer des défis, dont un en particulier, à savoir la gestion des impacts socioéconomiques dans les pays d’origine. 

«Cette mouvance mondiale qui se développe aujourd’hui, à la lumière des nouveaux besoins en matière de compétences et de ressources humaines à l’échelle internationale, ne doit pas défavoriser les dynamiques économiques dans les pays d’origine, d’où l’importance de mettre sur pied un cadre de dialogue et de coordination, tel que le Processus de Rabat», précise Sekkouri.  Rappelons que le Processus de Rabat est un processus euro-africain sur la migration et le développement. Ce dernier a pour objectif de créer un cadre de dialogue et de consultation à même de répondre aux enjeux liés à la route migratoire ouest-africaine.

Par ailleurs, en ce qui concerne les filières professionnelles les plus prisées actuellement au Maroc et qui sont en adéquation avec la demande mondiale du marché du travail, Imane Hlatou cite, entre autres, les énergies renouvelables, le génie électrique, le tourisme et l'hôtellerie, le BTP, les technologies de l'information et de la communication, la gestion des entreprises, la fabrication, le génie mécanique et l'agroalimentaire.  Selon elle, ces filières offrent des opportunités attractives et répondent aux besoins évolutifs de l'économie mondiale, contribuant ainsi à former une main-d'œuvre qualifiée et polyvalente adaptée aux besoins de pays partenaires. In fine, certains accords bilatéraux entre le Maroc et des pays européens ont été conclus pour encadrer ces mouvements de travailleurs temporaires. L’exemple le plus éloquent à ce sujet est celui des accords de migration circulaires conclus avec l’Espagne, qualifiés récemment de «réussis» par la ministre espagnole de l'Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations, Elma Saiz.

 

 

 

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