On en apprend de bien belle dans le rapport très détaillé des hommes de Driss Jettou sur les comptes de campagnes des partis politiques.
Il faut savoir que pour les deux dernières élections (2015 et 2016), l’Etat a subventionné les partis politiques pour 368 millions de DH, il est donc normal que les partis rendent des comptes sur l’utilisation de cet argent public. Mais c’est loin d’être le cas.
Les quotidiens ce matin reprennent en chœur l’information :
Al Ahdat Al Maghribia titre sur les millions de DH dépensés sans justificatifs, des comptes non audités, ou publiés hors délais.
L’économiste titre : de nombreux partis politiques hors plan comptable
Akhbar Al yaoum utilise un titre plus explicite : la Cour des comptes révèle la domination des fameux «moul chakara» sur le marché des élections
La cour des comptes a mis en demeure 414 élus de produire les pièces justificatives requises dans un délai de 90 jours rapporte Aujourd’hui le Maroc
Dans le cas contraire, ces élus perdrait leur siège nous dit Al Ahdat Al-Maghribia.
On enchaine avec cette article qui fait la une des Inspirations Ecos sur les nouveaux statuts de Bank Al-Maghrib dont le projet de loi fait actuellement l’objet de débats en Commission des finances.
Pour rappel ce projet de loi octroi à la banque centrale une indépendance totale vis à vis du gouvernement en matière de conduite de la politique monétaire et en matière de gestion de la réserves des changes.
Le nouveau statut interdit même à la banque centrale d’accepter toute instruction émanant du gouvernement, à l’image de ce qui se fait dans les grandes banques centrales dans le monde.
Cela déplait fortement à certains députés PJD, cités par le journal, qui s’opposent fortement à l’idée d’une plus grande autonomie de la banque centrale vis à vis du gouvernement. D’autres députés, ceux de l’USFP notamment, estiment au contraire qu’il faut aller plus loin, vers une indépendance totale de la Banque centrale.
Bref le débat est ouvert.
Et puisqu’on parle de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri doit avoir les oreilles qui sifflent ce matin.
Akhbar Al Yaoum nous apprend que Mohamed Boussaid, ministre des Finances, a fait porter hier, en commission des finances, la responsabilité du report de la flexibilité du dirham au gouverneur de la banque centrale, estimant que ce dernieraurait mieux fait de ne pas annoncer la date du lancement de la réforme (1er juillet 2017), ce qui avait engendré une ruée des banques sur les réserves de devises les jours précédents cette date.
Bref l’ambiance est loin d’être au beau fixe entre la banque centrale et le gouvernement et plus particulièrement le ministère des finances.
Excellente année 2018 à toutes et à tous !