Diversifier ses partenaires économiques et commerciaux est désormais la devise du Maroc dans un contexte imprévisible et très mouvementé. 2016 fut ainsi une année de continuité marquée par l’élargissement du cercle des relations économiques. Nous pouvons citer à cet égard, celui relatif au pays des Tsars.
Le leitmotiv de la visite était de dessiner les contours d’une nouvelle coopération qui profite au Maroc et à la Russie. Sur le plan purement économique, les deux pays ont beaucoup à gagner dans la coopération dans l’énergie, l’industrie, l’agriculture, le tourisme… Si l’on prend le secteur de l’énergie, par exemple, les entreprises russes pourraient s’intéresser au projet de gaz naturel liquéfié et leurs homologues marocaines pourraient bien compter sur les Russes pour concrétiser les projets relatifs aux énergies renouvelables. «Les deux pays expriment leur intention de renforcer, d’une manière active et continue, le dialogue bilatéral et d’élargir la coopération dans tous les domaines», souligne la «Déclaration sur le Partenariat stratégique approfondi entre la Fédération de Russie et le Royaume du Maroc». L’état actuel de la balance commerciale avec la Russie révèle que les atouts ne sont pas entièrement exploités et que des opportunités restent à saisir. Interrogé par nos soins, J. Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI) explique : «En 2014, les échanges commerciaux entre le Maroc et la Russie se sont élevés à 18 milliards de DH dont 16,3 MDH à l’import et 1,7 MDH à l’export, d’où un déficit pour le Maroc de 14,6 MDH. A l’import, ce sont les produits pétroliers qui constituent 80% du volume, suivis du souffre brut et des produits métallurgiques. A l’export, ce sont surtout les agrumes qui sont le produit-phare avec un peu de textile, liège, minerai de zinc. Cependant, alors que le marché russe absorbait 60% des exportations marocaines d’agrumes en 2013, ce pourcentage est tombé à 38% en 2014». Et d’ajouter : «Des opportunités à l’export marocain existent pour l’agroalimentaire (huile d’olive et conserves végétales), le textile, les phosphates et dérivés». Les principaux obstacles à l’export du Maroc sont la faible gamme des produits à exporter, la méconnaissance précise du marché russe, le risque de paiement, la valeur changeante du Rouble et l’opacité des contrôles douaniers et des mesures non tarifaires. En effet, les métiers mondiaux du Maroc pourraient faire rebondir les exportations marocaines, notamment en ce qui concerne l’automobile, l’aéronautique et l’électronique. Le tourisme russe constitue également une opportunité très importante pour le Maroc.
Les conventions signées à l’occasion et la création d’un conseil économique Maroc-Russie laissent prédire que cette visite Royale est à même de booster les relations sur tous les aspects.
S. Es-Siari