Le gouvernement veut réformer le système de compensation. Il a commencé par les hydrocarbures, envisage de l'appliquer au sucre, mais osera-t-il franchir le pas pour la farine ?
Même si Mohamed El Ouafa, ministre délégué chargé des Affaires générales, a affirmé haut et fort et à plusieurs reprises que le prix du pain est une ligne rouge à ne pas dépasser, vu le poids social du produit tout laisse à penser que tôt ou tard le système de subvention de la farine nationale sera lui aussi révisé. Et pour cause, le système de compensation connaît des insuffisances qui en affectent l’efficacité même, dont notamment la spéculation sur les prix de vente à la consommation concernant la farine nationale et le sucre, à telle enseigne que les augmentations appliquées par les spéculateurs dépassent parfois le montant de la subvention, lors de pénurie de ces produits sur le marché. La qualité du produit proposé à la vente laisse aussi à désirer, notamment pour la farine nationale produite à partir du blé tendre.
Ce système est une entrave au processus de libéralisation économique, le préserver constituerait un obstacle à une gestion normale et rationnelle des activités concernant les produits subventionnés.
C’est aussi un système coûteux qui ne profite pas nécessairement aux populations démunies, d’où l’urgence de le réviser.
Les professionnels du secteur estiment qu’il faut investir de nouvelles pistes plus intelligentes pour trouver des éléments de réponse en vue d’arriver à un compromis entre le souci des pouvoirs publics et les préoccupations des professionnels. Faut-il préciser que le système actuel qui encadre le secteur a atteint ses limites. Il est devenu contreproductif et doit être révisé en profondeur afin d’évoluer vers un esprit concurrentiel et de transparence.
Charaf Jaidani