Matteo Salvini, Giuseppe Conte, Luigi Di Maio et Giancarlo Giorgetti, les cadres du nouveau gouvernement italien. REUTERS/Alessandro Bianchi
PARIS, 2 octobre (Reuters) - Les rendements des emprunts d'Etat italiens grimpent à nouveau mardi tandis que les valeurs bancaires du pays chutent, entraînant l'ensemble de la Bourse de Milan dans leur sillage, les investisseurs s'inquiétant notamment de déclarations sur une sortie de l'Italie de la zone euro en pleines discussions houleuses sur le budget entre Rome et Bruxelles.
L'Italie réglerait la plupart de ses problèmes si elle avait sa propre monnaie nationale, et non pas l'euro, a estimé mardi Claudio Borghi, spécialiste des questions économiques de la Ligue, le parti d'extrême droite membre de la coalition au pouvoir.
Le vice-président du conseil Luigi di Maio a par la suite déclaré que le gouvernement italien ne souhaitait pas quitter l'Union européenne ni sortir de l'euro, sans parvenir à rassurer les marchés.
Le rendement des obligations de l'Italie à dix ans grimpe de près de 13 points de base mardi matin, à 3,42%, un plus haut depuis mars 2014.
L'écart de rendement avec le Bund allemand de même échéance, bon indicateur des tensions sur la dette italienne, est revenu à 300 points de base, non loin du pic atteint en juin dernier.
Les rendements des emprunts d'Etat italiens à deux et cinq ans s'envolent également de plus de 20 points de base.
Cette poussée des taux, qui traduit un mouvement de défiance sur la dette italienne, se poursuit depuis vendredi et la présentation par le gouvernement d'un objectif de déficit budgétaire plus élevé que prévu.
En dépit des pressions de Bruxelles, Luigi Di Maio a annoncé mardi que le gouvernement italien ne modifierait pas l'objectif de déficit fixé à 2,4% du PIB pour 2019.
Une nouvelle réunion ministérielle sur le budget italien est programmée ce mardi soir à Rome. Il s'agira de finaliser les objectifs budgétaires sur la période 2019-2021, a dit Di Maio.
Les valeurs bancaires, très sensibles à une remontée des taux italiens, chutent mardi, leur indice FTSE reculant de 3,53%.
Ubi Banca abandonne 4,97%, Banco BPM 3,40% et Intesa Sanpaolo 3,81%.
La Bourse de Milan cède encore 1,68%, ce qui porte sa chute à près de 6% en seulement trois séances.
Les tensions autour de la politique de Rome pèsent aussi sur l'euro, en repli de 0,4% face au dollar à 1,1530, son plus bas niveau depuis le 10 septembre.