Fortement apprécié par les professionnels de l’immobilier, le marché des MRE connaît de nouvelles mutations. Les nouvelles générations de MRE ont des contraintes et besoins bien différents.
Les MRE demeurent un marché potentiel pour les promoteurs immobiliers et les organismes de financement. A l’approche de l’été ou lors de la période estivale des salons, des rencontres et autres expositions dédiés sont organisés dans les grands pays d’accueil notamment la France, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, la Hollande et même dans certains pays arabes.
L’intérêt des opérateurs immobiliers pour ces clients s’explique par différentes raisons. «Les MRE disposent d’un pouvoir d’achat - vu leur revenu assez élevé - nettement supérieur à celui existant au Maroc. Leurs ressources budgétaires sont généralement stables et régulières, d’autant qu’ils rapportent des devises. C’est une clientèle a priori solvable, avec un risque faible, présentant des opportunités en matière d’investissement, d’épargne ou d’acquisitions immobilières», souligne Mohamed Alaoui, expert en Immobilier.
La crise qui a sévi en Europe ces dernières années, a perturbé fortement ce marché. Les opérateurs ont constaté un recul significatif, mais ils espèrent un retour à la normale dès cette année.
Englobant plus de 3 millions de personnes, la plupart de nos expatriés entretiennent un lien étroit avec leur pays d’origine et ils investissent le plus souvent dans l’acquisition d’un bien immobilier.
Mais leurs préférences commencent à changer.
«La première et la deuxième génération d’immigrés optent la plupart du temps pour des parcelles de terrains sur lesquelles ils construisent des R+2 ou R+3 au fur et à mesure de la disponibilité des fonds. Un étage est destiné à la résidence principale et les autres locaux pour la location. C’est le schéma classique que gardent en mémoire les autochtones des MRE. Mais la troisième et la quatrième génération, dont la plupart présente une culture parfaitement européenne, ont d’autres choix. Certains se sont intégrés totalement et ne gardent qu’un faible lien avec le Maroc. Un investissement dans leur pays d’origine est considéré comme un dépaysement. D’autres en revanche continuent sur la voie de leurs parents en achetant des biens immobiliers, mais avec de nouveaux produits, notamment les appartements, les résidences secondaires ou balnéaires sans pour autant que ce logement soit nécessairement situé dans leur ville d’origine. Si les premières générations étaient animées par un retour définitif dans leur pays après la retraite, les nouvelles considèrent le Maroc plutôt comme un lieu de vacances et restent de ce fait plus attachées à leurs pays d’accueil», affirme Alaoui.
Le même constat est partagé par les agences immobilières, estimant que les nouvelles générations de MRE ont de nouveaux besoins, de nouvelles contraintes et aussi de nouvelles préférences.
«Auparavant, les MRE qui choisissaient une agence immobilière pour l’acquisition d’un bien n'étaient pas nombreux. Ceux qui le faisaient recherchaient des terrains ou des maisons de type marocain, le plus souvent dans leurs patelins ou leur ville d’origine. La nouvelle génération est plus branchée. Elle utilise le net ou prend attache avec un professionnel pour le faire. Ce dernier s’occupe de toute l’opération y compris le financement et le règlement des différents frais surtout que l’achat est concrétisé sur plan», explique Abdellatif Benaissa, gérant de l’Agence immobilière Inara à Casablanca.
Conscients des contraintes des acquéreurs marocains résidents à l'étranger, et soucieux de leur apporter une solution adéquate, certains agents immobiliers ont mis en place au Maroc une structure de communication innovante pour les non-résidents :
Email, téléphone, téléphonie sur internet, site Internet, chat (hangout, facetime, Skype). Une panoplie de moyens pour que les MRE puissent poser leurs questions à n'importe quel moment et en choisissant le média qui leur convient.
Charaf Jaidani