Marché automobile : De nouvelles restrictions sur les importations en perspective

Marché automobile : De nouvelles restrictions sur les importations en perspective

Les opérateurs pourraient être contraints de réduire davantage la voilure afin de limiter la sortie de devises.

Plusieurs pistes sont étudiées.

Les ventes de véhicules chutent de 86% en avril.

 

Par D. William

 

Les importateurs de véhicules automobiles sont dans le dur. Et ils le seront encore davantage les mois à venir. Pour eux, comme pour plusieurs opérateurs dans d’autres secteurs, le déconfinement ne signifiera pas une reprise soutenue de l’activité. En effet, l’Etat marocain étudierait des pistes pour davantage encadrer les importations de véhicules. Selon nos informations, parmi elles, il y a la limitation des importations aux voitures valant au maximum 45.000 euros.

Mais cette option ne semble pas faire l’unanimité car, au-delà du fait qu’elle pourrait nuire à l’image du Maroc vis-à-vis de ses partenaires, elle ne rapporte rien dans l’absolu. Par contre, une taxe plus soutenue sur les voitures de luxe, oui. Cette piste reste sérieuse : elle permettrait non seulement d’influer sur les volumes importés, mais surtout à l’Etat de renflouer un peu ses caisses bien chahutées en cette période.

La volonté de mieux circonscrire les importations automobiles a pour objectif de limiter au maximum la sortie de devises afin de préserver les réserves de change, lesquelles sont sous haute tension dans ce contexte de crise sanitaire. Si tant est qu’elle est appliquée, ce sera la seconde mesure d’importance qui vise directement les importateurs.Rappelons, en effet, qu’en mars dernier, l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) avait demandé à l’Association des importateurs de véhi-cules au Maroc (AIVAM) «d’inviter ses membres à réduire au strict minimum leurs importations en négociant avec leur fournisseurs le report de celles-ci».

La Douane avait ainsi exigé de chaque membre de lui transmettre un tableau faisant ressortir, pour les prochains mois, les importations en cours et celles qu’il n’a pas été possible de reporter ou d’annuler. «La situation compliquée que nous vivons aujourd’hui a, entre autres conséquences, un impact négatif sur notre balance des paiements. En effet, les recettes touristiques, les transferts de MRE et les recettes au titre des exportations s'inscrivent déjà en baisse très significative», avait expliqué l’ADII pour motiver sa décision. S’achemine-t-on vers une réduction drastique des importations de grosses cylindrées et autres berlines de luxe ?

En tout cas, un nouveau tour de vis réduirait considérablement la fenêtre de tir pour les opérateurs du secteur, surtout que c’est sur les voitures de luxe qu’ils réalisent le plus gros de leurs marges. Déjà, ils restent très fragilisés à cause de cette crise qui a fortement impacté leurs chiffres d’affaires.A fin avril, les ventes de voitures neuves ont en effet atteint 1.683 unités contre 12.305 unités à la même période de l’année dernière, soit un plongeon de 86%.

Le cumul total des immatriculations s’est élevé à 33.825 unités en 2020 contre 52.948 en 2019, soit un recul de 36%. Dans le détail, le segment des voitures particulières n’a pas dépassé 29.788 véhicules cédés au cours des quatre premiers mois de l’année, en baisse de 37,4%. Le VUL comptabilise 4.037 unités vendues, soit une régression de 24,8%

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