La présence historique de MAP en Afrique lui a permis de porter l’ambitieux projet de la FAAPA de créer un espace propice à la coopération entre agences de presse de l’Afrique atlantique et de l’Afrique de l’Ouest. Un rôle stratégique, à la lumière de l’engagement de l’agence dans la formation professionnelle des journalistes d’agences membres.
L’agence marocaine de presse, MAP, a une politique africaine bien rodée. Faut-il rappeler que le premier bulletin africain de l’agence a été lancé en 1960. Mieux, MAP qui compte plusieurs antennes en Afrique, se positionne aujourd’hui comme une plaque tournante de la formation des journalistes des agences africaines de presse, membres de la FAAPA (Fédération atlantique des agences de presse africaines), au nombre de 19, sans oublier neuf autres qui ont formulé le souhait de rejoindre la fédération.
Présidée par Khalil Hachimi Idrissi, le Directeur général de MAP, la FAAPA est une agora pour échanger les expériences, les informations, mais surtout de réflexion sur l’avenir des agences de presse et du rôle qu’elles sont appelées à jouer pour accompagner leurs sociétés respectives dans un monde de plus en plus globalisé où l’information est une ressource clé de développement.
Et la MAP joue un rôle central dans cette nouvelle dynamique marquée par une volonté de coopération entre les agences de presse des pays de l’Afrique atlantique et de l’Ouest. Pour preuve, MAP accueille, en son siège à Rabat, le Centre africain de formation des journalistes (CAFJ), inauguré le 26 mars 2015, qui constitue un carrefour pédagogique tendant à répondre aux besoins formulés par les agences en matière de formation. Le caractère africain du centre apporte une réponse différenciée par rapport à ce qui est proposé par les centres de formation du Nord, puisqu’il émane d’une volonté de coopération et de cohésion entre ces pays membres.
Dans ce rôle stratégique d’épicentre de formation pédagogique, MAP est accompagnée par des partenaires nationaux tels que RAM, OCP, BMCE Bank of Africa, Maroc Telecom et l’Agence marocaine de coopération internationale, mais également par l’Union pour la Méditerranée, précise Mohamed Anis, Secrétaire général de la FAAPA.
Il se trouve justement que du 22 au 26 février, le centre accueille la session de printemps (trois séminaires sont prévus par an au profit d’une soixantaine de bénéficiaires) consacrée au journalisme économique et financier. Un séminaire qui tombe à point nommé pour les confrères de pays africains où la presse politique est particulièrement privilégiée, avec un déficit de l’information économique et financière, comme le note Abdoulaye Badji, de l’Agence de presse sénégalaise (APS) : «Cette formation vient à point nommé puisqu’elle va nous permettre, en tant que journalistes, une meilleure approche du traitement de l’information économique. En effet, dans nos pays, l’information politique est beaucoup plus privilégiée que l’information économique. Il existe des outils et des rouages sur lesquels on peut s’appuier dans le traitement de cette information, pour permettra au public de mieux la comprendre et l’assimiler. D’où l’importance de cette formation sur le journalisme économique et financier où l’on a acquis un nombre important de connaissance et d’outils de travail pour un meilleur traitement de l’information financière et économique».
Un avis que partage Sosthène Euphrasie Milandou, de l’Agence congolaise d’information (ACI), du Congo Brazzaville. Pour ce dernier, ce séminaire est intéressant à plus d’un titre. «Je suis dans une agence où il n’y a pas réellement de spécialisation en économie, puisque nous sommes pour la plupart des journalistes généralistes, et donc il nous faut acquérir des connaissances supplémentaires pour rédiger des dépêches économiques. C’est par un travail de formation pareil qu’on acquiert ces connaissances que nous allons transmettre à nos collègues une fois de retour au pays. Je pense que si cette initiative s’ouvrait à plus d’un journaliste par agence, son impact sera amplifié».
«Force est de reconnaître que l’expérience accumulée par MAP en Afrique lui donne toute la légitimité de piloter cette ambition portée par la FAAPA, à savoir asseoir un partenariat stratégique, développer des relations professionnelles entre les agences de presse et contribuer à consolider la libre circulation de l’information. Ajoutons à cela, le renforcement de la coopération et de la coordination au niveau des forums régionaux et internationaux en vue de faire face ensemble aux nouveaux défis en termes d’échange d’informations et de communication» explique son président Khalil Hachimi Idrissi.
MAP : L’ambition africaine en oeuvre
Dans le cadre du redéploiement au titre de l’année 2014, MAP avait lancé deux nouveaux pôles internationaux, à savoir Afrique de l’Ouest et monde arabe, après ceux déjà opérationnels en Amérique du Nord et en Amérique latine.
Le pôle Afrique de l’Ouest, basé à Dakar, est chargé de couvrir huit pays ouest africains et d’Afrique du Centre. Outre le Sénégal, cette structure coordonne le travail des correspondants de l’Agence déjà en place au Gabon, en Côte d’Ivoire, en République Démocratique du Congo, au Mali et au Niger, et de ceux qui seront prochainement affectés au Cameroun et en Guinée-Conakry.
Le pôle du monde arabe, basé au Caire, coiffe, quant à lui, l’ensemble du monde arabe où MAP dispose déjà de correspondants opérant à partir de Ryad, Amman, Abu Dhabi, Doha, Manama, Sanae, Beyrouth et Khartoum.
Le plan visant à regrouper les représentations de MAP à l’étranger en douze (12) pôles avait été approuvé en juillet 2013 par le Conseil d’administration de l’agence. En Afrique, cette stratégie prévoit le lancement des pôles Afrique de l’Est et Afrique Australe.
Imane Bouhrara