Logements: Mansouri fait le point sur le programme de lutte contre les habitats menaçant ruine

Logements: Mansouri fait le point sur le programme de lutte contre les habitats menaçant ruine

Le recensement fait ressortir la présence de 43.000 bâtiments concernés regroupant 78.000 familles. 34% des constructions présentent un risque élevé, 40% un risque médian et 26% affichent un niveau de vétusté sans danger.

 

Par C. Jaidani

A côté de l’absorption du déficit en logement, la lutte contre l’habitat menaçant ruine (HMR) figure parmi les grandes priorités de l’Etat dans le secteur de l’urbanisme et de la politique de la ville. De nombreux cas d’effondrement de maisons suite à des intempéries ou autres, ont été recensés ces dernières années. Pour faire face à ce phénomène, des dispositions ont été prises, tant sur le plan législatif et réglementaire qu’au niveau économique et social. Interpellée récemment à ce sujet à la Chambre des conseillers, dans le cadre des questions orales, Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre de tutelle, a apporté quelques précisions. Chiffres à l’appui, elle a donné un aperçu sur la situation.

«Depuis le recensement de 2012, 81 conventions ont été signées pour lutter contre les HMR. Cellesci concernent 43.000 bâtiments regroupant 76.800 familles. Pour financer ce programme, une enveloppe budgétaire de 8,1 milliards de DH, dont 2,25 milliards de DH représentant la contribution directe du ministère, a été allouée. Jusqu’à maintenant, 17.514 bâtiments englobant 30.000 ménages sont traités par le programme. Le rythme est de 2.000 bâtiments par an; nous voulons augmenter cette cadence pour pouvoir traiter rapidement les autres maisons concernées. En 2023, 78,32 millions de DH ont été débloqués pour poursuivre les travaux et le traitement de 1.497 bâtiments au profit de 4.500 familles dans le cadre de projets conventionnés», a affirmé Mansouri.

Il ressort également des opérations réalisées que 23 conventions sont déjà achevées, 29 en cours et 29 autres connaissent certaines difficultés liées à des contraintes techniques et de gouvernance. Conformément à la loi 94-12 relative aux bâtiments menaçant ruine et à l'organisation de la rénovation urbaine, le ministère a lancé une étude comportant un système d’information géographique (SIG).

Cette enquête a porté sur une catégorisation des HMR prenant en considération le volet social. Ainsi, la région Rabat-Salé-Kénitra ainsi que celle de Laâyoune-BoujdourSakia El Hamra ont été totalement diagnostiquées et répertoriées. Au moment où d’autres régions sont en cours. Cette catégorisation a permis de révéler que 34% des HMR présentent un risque élevé, 40% un risque médian et 26% affichent un niveau de vétusté sans danger. «Le recensement et la catégorisation des HMR nous ont permis de recueillir les enseignements nécessaires afin de concevoir la procédure la plus adéquate, en collaboration avec les autres départements concernés, dont notamment celui de l’Intérieur», explique Mansouri.

Toutefois, la ministre a relevé que «le programme de lutte contre les HMR est impacté par de nombreuses entraves, dont notamment la faible adhésion et le bas revenu de la population ciblée. Les opérations de recasement n’arrivent pas à atteindre le rythme visé. L’appui de la société civile, les élus et d’autres organismes est nécessaire pour atteindre les objectifs escomptés». En effet, ces dernières années, les autorités ont adopté une approche participative impliquant tous les organismes concernés. Plusieurs militants associatifs participent au programme de lutte contre les HMR.

«La société civile est sur le terrain. Elle est à l’écoute de la population et connaît parfaitement les problématiques des quartiers impactés par les HMR. Elle a une force de proposition pour réussir les différents programmes lancés. Par exemple, les solutions proposées pour la médina de Casablanca ne peuvent pas être dupliquées à des villes comme Sefrou ou Meknès. Chaque agglomération a ses propres spécificités qu’il faut prendre en considération», affirme Mostafa Mellouki, militant associatif et membre de l’Association pour la sauvegarde de la médina de Casablanca. 

 

 

 

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