Location de voitures : Un audit qui dérange

Actualité Économique Maroc - Location auto : Un audit qui dérange

 

Les professionnels n'ont pas été consultés pour l’organisation de cette initiative lancée par la tutelle.

Pour le département du Transport, les résultats de l’enquête devraient aboutir à une feuille de route pour mettre à niveau le secteur.

L’informel, le respect du cahier des charges et la réforme de l’activité sont les principaux points sur lesquels se focalise cet audit.

 

Par C.J

Actualité Économique Maroc - Opération d’audit du secteur de location de voitures

Le département du Transport a décidé de mener une opération d’audit du secteur de location de voitures sans chauffeurs. Il a mobilisé à cet égard un bureau d’études avec pour objectif principal de «contrôler les entreprises et de vérifier si elles respectent le cahier des charges pour lequel elles sont autorisées à exercer».

Il s’agit aussi, comme le précise le ministère, de «contrecarrer les différents dysfonctionnements qui impactent le secteur et de proposer une feuille de route capable de le mettre à niveau».

Actualité Économique Maroc - Opération d'audit : L'avis des professionnels

Les professionnels, pour leur part, voient d’un mauvais œil cette décision estimant qu’elle ne peut aboutir à résoudre les différents maux dont souffre l’activité. Ils regrettent également son timing et l’approche adoptée.

«En tant que représentant légal de la profession, notre association n’a pas été associée ni consultée par rapport à cette opération», déplore Tarik Dbilij, président de l’Association des entreprises loueurs d’automobile sans chauffeurs au Maroc (Alascam).

«Il faut s’attaquer directement aux loueurs qui opèrent dans l’informel. Pourquoi demande-t-on à des entreprises organisées leur registre de commerce et l’attestation de circulation des voitures alors que le ministère dispose déjà de ces documents. Aucune entreprise ne peut exercer si elle ne respecte pas tous ses engagements et se conforme à toutes les conditions requises», précise notre interlocuteur.

Actualité Économique Maroc - Location de voitures : Un audit qui dérange

Actualité Économique Maroc - Location de voitures : Victime de son succès

Il faut noter que le secteur a connu un essor fulgurant ces dernières années. Le nombre d’entreprises de location de voitures est passé de 900 en 2011 à 10.000 actuellement.

Cette croissance a créé une concurrence acharnée entre les opérateurs. Certaines entreprises bradent les prix pour pouvoir décrocher des clients. Revers de la médaille : dans l’optique de baisser leurs coûts, elles deviennent moins regardantes sur la qualité de leurs prestations et respectent peu le cahier des charges.

L’informel est l’autre facteur qui impacte le secteur et le tire vers le bas.

Victime de son succès, l’activité est investie de plus en plus par des loueurs non organisés. Ces derniers créent des sites Internet ou des pages sur les réseaux sociaux et commencent à opérer, engendrant une concurrence déloyale avec les autres opérateurs.

Plusieurs réunions ont été organisées entre la tutelle et les professionnels du secteur où ce sujet a été à l’ordre du jour. Les discussions ont abouti à résoudre quelques problèmes sans déboucher sur une véritable restructuration et une réforme en profondeur.

C’est le cas du cahier des charges qui régule la profession et dont le schéma n’a pas changé depuis 1997, au moment où l’environnement du secteur a lui beaucoup changé. Une situation qui a permis à plusieurs intrus d’investir le marché et de profiter des failles de la réglementation et du cadre juridique défaillant pour opérer impunément.

Il faut noter que différentes revendications de la branche d’activité n’ont pas trouvé d’échos favorables à l’image du traitement fiscal. Les loueurs estiment qu’il est toujours pénalisant et favorise la prolifération de l’informel. u

 


Actualité Économique Maroc - Location de voitures : Quid du chèque de garantie ?

Les entreprises de location de voitures sont également critiquées quant à leur exigence d’un chèque de garantie (le chèque étant payable à vue). Plusieurs opérateurs évoquent les cas de fraude, de vol ou de détérioration de leurs véhicules pour justifier cette pratique. En cas de problèmes, elles doivent subir un véritable calvaire pour être indemnisées. Mais de plus en plus de loueurs ont recours au blocage d’une certaine somme d’argent sur les comptes des clients, via cartes bancaires, pratique pour le coup parfaitement réglementaire.

 

 

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