«La mission commerciale belge au Maroc a donné un nouvel élan aux relations économiques»

«La mission commerciale belge au Maroc a donné un nouvel élan aux relations économiques»

Sur le plan de la coopération au développement, le Maroc est un pays partenaire de la Belgique depuis plus de quarante ans.

Les relations belgo-marocaines revêtent un caractère bilatéral important.

Explications de Philippe Cravate, Conseiller à la Chambre de commerce belgo- luxembourgoise au Maroc.


 

 

* Finances News Hebdo : Comment qualifiez-vous les relations belgo-marocaines ?

* Philippe Cravate  : Les relations entre la Belgique et le Maroc sont particulières. Elles s'inscrivent dans le cadre du partenariat européen, mais revêtent aussi un caractère bilatéral important. Nos relations bilatérales ont ceci de particulier que nos deux pays sont des monarchies constitutionnelles, mais aussi que les contacts entre nos pays interviennent à de nombreux niveaux, qu'ils soient professionnels ou humains.

La Belgique à l’intention d’accompagner le Maroc dans le cadre de son développement. C’est dans ce sens que les deux pays ont signé en 1999 des accords de coopération pour garantir les investissements belges au Maroc. Il y a un savoir-faire belge et la mission que les régions wallonne, flamande et bruxelloise comptent accomplir ici au Maroc est de pouvoir présenter l’expertise et ce savoir-faire belge dans différents domaines.

Les entreprises belges sont actives au Maroc, notamment dans l'extraction minière, le textile et la construction métallique, ainsi que dans les services. Dans la construction et le tourisme aussi, plusieurs entreprises ont une présence marquée au Maroc. Et par le biais d'un consortium hispano-belgo-marocain, des Belges participent à l'aménagement du tram de Casablanca. Dans notre pays, le Maroc investit dans les secteurs bancaire et chimique. Dans ce domaine, la Belgique a l’intention, durant la période 2011-2015, d’appuyer toutes les démarches des entreprises belges pour se faire connaître au Maroc.

 

* F. N. H. : En période de crise, est-ce qu’il n’est pas difficile pour une entreprise européenne de délocaliser ses activités ?

* Ph. C. : Un pays n’aime pas qu’on délocalise de la main-d’œuvre, mais il est clair que les dispositions fiscales que le Maroc octroie aux investisseurs sont très attrayantes pour les entreprises belges, d’autant plus qu’actuellement les mesures gouvernementales belges sont extrêmement contraignantes. Depuis ces nouvelles mesures, il y a un déclic qui s’est fait dans les entreprises belges, elles cherchent davantage a délocaliser une série d’activités au Maroc.

Une convention belgo-marocaine a été signée en mai 2009, c’est une convention préventive. La Belgique est consciente que le Maroc offre certains avantages fiscaux pour les investisseurs et cette convention n’a pas remis cela en cause. Les deux pays  savent très bien qu’une éventuelle délocalisation va ramener un chiffre d’affaires et des affaires en Belgique. Par exemple, la semaine dernière, j’ai convaincu 4 entreprises à délocaliser au Maroc et dans la foulée je sais qu’elles créent de l’emploi en Belgique; donc ce n’est pas nécessairement un manque à gagner pour la Belgique.

La Belgique estime que le Maroc a un important rôle régional à jouer en tant que modèle et moteur pour la région au regard de l’important chantier de réformes qu’il a entrepris et de la dynamique démocratique et modernisatrice qui l’anime.

Le Maroc est la porte d’entrée de l’Afrique. Il représente un potentiel d’affaires important et a une réelle expertise concernant tant le Moyen-Orient que l’Afrique sub-saharienne. Or, il est clair que le marché de l’Europe sera demain le continent africain. Encourager les échanges commerciaux et éventuellement de délocalisation profitera à tout le monde.

Dossier réalisé par W. Mellouk & S. Zeroual


 

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