Le saviez-vous ? «8 mars», ça ne me dit rien

Le saviez-vous ? «8 mars», ça ne me dit rien

Soubha1

Chaque 8 mars, la Journée mondiale de la femme est célébrée dans le monde entier. Des femmes de plusieurs continents, souvent séparées par des différences culturelles, ethniques, linguistiques, économiques…

s’unissent et parlent d’une seule voix pour célébrer en choeur leur journée. Cette date perpétue une vieille tradition d’au moins 90 ans de lutte pour l’égalité, la justice, la paix et le dévelop­pement… Les années passent et repassent et nous avons l’impres­sion que les discours ne changent pas et que c’est quasiment le même langage : «l’égalité et la parité sont les seules issues vers le développement et la prospérité». Justement, dans ces quelques lignes, je n’ai envie d’évoquer ni la parité, ni ce que prévoit la Constitution, et encore moins les réalisations en matière d’approche genre. Il est temps d’être plus pragmatique et de faire disparaître la femme comme genre au profit de femme en tant que groupe social. Le féminisme «rétrograde» n’a plus lieu d’être.

Chaque 8 mars, on rend hommage à telle ou telle femme, on fait des éloges : «toutes catégories confondues, elles font preuve de courage et d’abnégation face aux soucis quotidiens, qu’elles aient ou pas des contraintes familiales, elles répondent à leurs obligations professionnelles». A mon humble avis, ces louanges ne la valorisent pas pour autant. Ils sous-entendent que malgré le fait qu’elle soit une créature faible, la femme remplit ses fonctions haut la main. A fortiori, ces gratifications durent le temps d’une journée. Je sens déjà poindre les commentaires des espiègles qui vont dire que les hommes ont droit à 364 jours.

Ils n’ont pas tort, la réalité est un rappel à l’ordre à tous ceux qui veulent croire que nous sommes sorti(e)s des sentiers battus. Et ben oui ! il y a encore des limites à repousser pour les femmes.

Sur un autre registre, la syntaxe fait toujours défaut, les militants parlent de la journée des femmes, femmes qui militent pour leur égalité. La gauche parle plus de la journée des droits de la femme. Les médias, eux, reprennent chaque année à la volée les termes de journée des femmes, de la femme, des droits des femmes… Une foire lexicale que l’on doit à l’existence de plusieurs actes de nais­sance pour cette journée et qui s’ajoute à la cacophonie ambiante. Vous deviez certainement le savoir.

Soubha Es-Siari

 

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