Le Groupe de la Banque mondiale (GBM) et le Conseil de la Concurrence ont organisé aujourd’hui à Rabat un séminaire national sur le thème : «Dynamisation de l’écosystème concurrentiel dans un Maroc ouvert». Cette importante rencontre, qui a réuni toutes les parties prenantes au rang desquelles les institutions, les décideurs politiques et les acteurs du secteur privé et des milieux d’affaires ainsi que les organisations de la société civile et des consommateurs, a permis de débattre des défis liés au cadre de la concurrence au Maroc et des solutions à mettre en œuvre en vue d’apporter des améliorations.
Le Maroc, une des plus importantes économies de l’Afrique du Nord, a besoin d’un cadre concurrentiel sain pour garantir la compétitivité et l’émergence de son secteur privé.
D’après un diagnostic récent du Groupe de la Banque mondiale sur les contraintes liées au développement du secteur privé au Maroc, la contestabilité des marchés marocains et la politique de concurrence ressortent comme des sujets clés pour créer les conditions de l'émergence d'un secteur privé dynamique.
Ce qui souligne davantage l’importance du rôle du Conseil de la Concurrence en tant que régulateur investi de la mission de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles, et garantir une compétition saine entre les entreprises sur le marché national.
Soulignons que le Maroc, qui bénéficie d’un statut avancé auprès de l’Union Européenne (UE), a entamé depuis plusieurs années, un processus de convergence réglementaire en matière de droit de la concurrence. La loi 104-12 de 2014 sur la concurrence est venue, dans ce sens, doter le conseil de tous pouvoirs pour agir efficacement.
La tenue de ce séminaire national s’inscrit en droite ligne des actions engagées par le Groupe de la Banque mondiale afin de soutenir le Conseil de la Concurrence dans ses différentes missions visant à assainir et renforcer le cadre de la concurrence dans le Royaume.
Dans cette perspective, IFC (filiale de la Banque mondiale), très mobilisée en faveur de l’amélioration du climat des affaires au Maroc, a conduit, du 3 au 5 avril 2019, une mission d’identification d’un projet d’assistance technique pour le renforcement du cadre de la concurrence au Maroc.
L’objectif principal était de définir, avec toutes les parties prenantes, les actions à mettre en œuvre pour développer davantage l’écosystème de la concurrence, et renforcer le rôle du Conseil de la Concurrence. «Notre appui à l’amélioration du climat des affaires date de plus de 10 ans, et nous nous réjouissons des avancées réalisées par le Royaume. Mais, beaucoup reste à faire pour faciliter l’émergence d’un nouveau secteur privé. Nous continuerons à apporter notre expertise pour accompagner le Maroc dans son processus de renforcement du cadre de la concurrence », a déclaré Marie Françoise Marie-Nelly, Directrice du Département Maghreb et Malte à la Banque mondiale.
Rappelons que dans un rapport publié en 2018 sur la concurrence au Maroc, l’OCDE a appelé à renforcer le rôle du Conseil de la Concurrence. «Une amélioration de l’écosystème de la concurrence au Maroc devrait permettre au secteur privé d’être plus compétitif et innovant. Nous sommes prêts à appuyer le Conseil de la Concurrence dans sa mission ainsi que des acteurs clé comme le MAGG et le secteur privé, et à fournir l’appui technique nécessaire sur la base des meilleures expériences internationales», a ajouté Xavier Reille, Directeur IFC pour la région Maghreb.
Aujourd’hui, il va sans dire que l’enjeu est d’aller encore plus loin. Dans cette optique, ce séminaire constitue le premier jalon d’un partenariat fructueux entre le Groupe de la Banque mondiale et le Conseil de la Concurrence visant à offrir au Conseil toute l’expertise nécessaire pour relever les défis du futur.