«Je trouve que le Maroc se développe beaucoup et rapidement»

«Je trouve que le Maroc se développe beaucoup et rapidement»

► A travers son livre intitulé «What’s next», l’ex-PDG de Coface Afrique, Carmine Mandola, revient sur son expérience professionnelle et personnelle vécue dans plusieurs pays.

► Il décrit le Maroc comme étant un pays avec beaucoup d’opportunités d’affaires. 

 

Badr Chaou

 


«What's next» est un dialogue passionnant entre Carmine Mandola, PDG et directeur financier de diverses multinationales du monde entier, et Roberta Rossi, auteur et rédactrice en chef. Il a été rédigé à la suite de longues discussions dans la période qui a suivi le confinementqui a également touché le Maroc, où vit aujourd'hui Carmine. Il décrit son livre comme étant un hymne au désir de liberté et d'indépendance.

Non-conformiste par nature, Carmine raconte le chemin qui l'a conduit à construire une carrière partant de zéro, entre premières expériences professionnelles et stages, entre passions et envie de réussir, à l'instar de la ténacité que lui ont donné ses parents. 

Finances News Hebdo : Depuis combien de temps est publié votre livre intitulé «What’snext» ? Et Comment vous est venu l’idée de l’écrire ?

Carmine Mandola : Mon livre est publié depuis environ un mois. J’avais en tête d’écrire ce livre depuis quelques années, et pendant la période de confinement, en ayant plus de temps, j’ai mis en œuvre ce projet d’écriture.
La motivation est liée à mon expérience personnelle et professionnelle que j’ai pu vivre dans six pays différents, et bien-sûr l’envie de partager tout cela avec d’autres personnes.
 
 
F.N.H : Vous parlez dans votre livre de votre expérience professionnelle au Maroc au sein de Coface.  Pouvez-vous nous en dire plus ?

C.M : Le groupe Coface m'a demandé de venir à Casablanca, pour une croissance au Maroc et dans de nombreux autres pays africains (Egypte, Côte d'Ivoire, Sénégal, Cameroun, etc.). J'ai pris en charge le développement commercial de certains produits, la mise en œuvre de la stratégie et les objectifs à atteindre dans les différents territoires.

Le défi était énorme :gérer différents pays avec des problèmes différents selon les caractéristiques locales (système politique, économie, culture, société, etc.). J'ai dû tomber dans des réalités différentes, les interpréter. C'était très fatigant, mais aussi stimulant, et j'ai appris les particularités du marché local et les stratégies grâce au dialogue et à la collaboration avec les populations locales.

Depuis 2012, quand j'ai commencé à le visiter le pays pour rédiger le premier business plan, et à ce jour encore, j’ai trouvé le Maroc très différent avec plus d'opportunités d'affaires, plus de jeunes orientés vers l'étude et la construction d'un avenir meilleur. Durant mes missions à Coface, j'ai pu participer à de nombreuses conférences, également en tant que conférencier, et durant lesquelles j'ai rencontré tellement de gens avec des styles de vie et des cultures différentes. 

Je trouve aussi que le Maroc, en particulier, se développe beaucoup et rapidement, et ce pour de nombreuses entreprises :  Il est le point d'entrée de l'Afrique, et c’est pour cela que Coface a décidé de partir d'ici. Les Marocains sont aussi en avance dans plusieurs domaines comme l'utilisation des applications de documentation publique, la banque à domicile et bien d'autres services numériques, que tout le monde utilise. 


F.N.H : Au Maroc, qu’est ce qui a différé de vos expériences précédentes ?

C.M : Mes précédentes expériences, je les ai vécues en Europe (Sud et Nord) et Moyen-Orient. Donc, comme vous pouvez l’imaginer, les différences sont importantes et diffèrent en termes économiques, sociales et de vie au quotidien. Mais, comme je répète toujours, chaque pays peut te donner quelque chose, et le Maroc m’as donné la possibilité de travailler dans un environnement économique qui se développe bien et avoir à faire avec des gens ouverts et disponibles. J’ai pu redécouvrir l’importance des traditions et apprécier une fois de plus la cuisine méditerranéenne.


 
F.N.H : Au niveau personnel, comment vous sentez-vous au Maroc ?

C.M : Il est vrai que la culture locale a tendance à prévaloir, mais les Marocains sont proches de la culture de mon pays, l'Italie. C’est ce qui a fait que nous nous sommes intégrés ma famille et moirapidement, sans problème majeur. Nous avons vite compris l'une des caractéristiques des Marocains. Toutefois, j’ai remarqué quand vous êtes étrangers et que vous venez d’arriver, les Marocains ont tendance à vouloir prendre le dessus sur vous. Il faut leur faire comprendre qu'ils ne doivent pas se comporter de cette manière, à la fois dans la vie quotidienne et au travail, en expliquant fermement ce que vous savez et ce que vous voulez.

Par ailleurs, nous avons rapidement constaté que le tourisme joue un rôle très important dans l'économie marocaine. Parmi les endroits que ma famille et moi avons visités, je cite Agadir, Rabat, Tanger, Marrakech, Essaouira, Ben Slimane, le désert et les montagnes de l'Atlas. Le climat permet de bien vivre et le coût de la vie est bas. La cuisine marocaine est très riche et variée. Etant méditerranéen, c’est quelque chose que j’ai beaucoup aimé.

 

F.N.H : Qu’est ce qui vous marque le plus dans ce pays ?

C.M : Il est difficile de résumer dans une seule caractéristique ce qui m’a marqué dans chaque pays, mais je peux mettre en évidence en Italie : la beauté, en France : la standardisation, en Belgique : la souplesse, au Luxembourg : l’organisation, en Israël : le courage, au Maroc : le développement.


 
F.N.H : Dans votre livre toujours, vous avez parlé de vos missions au sein des multinationales que vous avez dirigées, et qui vous ont amené à vivre dans différents pays. Qu’est ce que cela vous a appris ? Et comment avez-vous pu vous organiser ?

C.M : J'ai appris qu'en Afrique rien n'est jamais certain; il y a des changements soudains, des hauts et des bas continus, la politique est instable et des conflits ethniques peuvent éclater d'un moment à l'autre. En raison de bouleversements politiques, les plans sur deux ou trois ans peuvent être ignorés. Il faut donc changer de pays et en chercher un autre où les choses vont mieux.  Une certaine souplesse mentale est nécessaire, indispensable pour s'adapter au changement soudain des scénarios et des conditions.

Travailler en Afrique est très fatigant précisément parce qu'il faut lutter chaque jour contre l'incertitude. Si je n'avais pas la capacité d'adaptation typique des Napolitains, je crois que dans un tel contexte, j'aurais rencontré d'énormes difficultés. J'aime les changements et les défis, j'ai donc pu interpréter mon travail de manière flexible dans des contextes aussi changeants. 

Un cadre à la mentalité rigide, typique par exemple de l'Europe du Nord, ne survivrait pas longtemps ! Le manque de certitude a grandement affecté ma façon de gérer les choses. J'ai commencé à me comporter comme un Allemand : j'ai donné des règles, imposé des délais stricts, demandé des reportages fréquents. Un ami français m'a dit un jour: « Je n'avais jamais vu un Napolitain avec la rigueur d'un Allemand et le désir d'organiser tout détail, typique de l'Europe du Nord».

 

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