Durant l’exercice 2015-2016, l’Association Injaz Al-Maghrib a formé 27.845 jeunes, ce qui marque une progression de 56% par rapport à l’exercice précédent.
L’entité reconnue d’utilité publique depuis 2013 par décret du chef de gouvernement nourrit de nouvelles ambitions à l’horizon 2020.
C’est le qualificatif «impressionnant» qui définit le mieux la dernière Assemblée générale ordinaire (AGO) d’Injaz Al-Maghrib, ouverte au public. Ce rendez-vous, organisé récemment à Casablanca, était l’occasion pour Laïla Mamou, nouvellement élue président-Directeur général de l’Association, de mettre en évidence les nombreuses réalisations lors de l’exercice 2015-2016. D’emblée, il faut rappeler qu’Injaz Al-Maghrib, dont l’objectif est de développer la fibre entrepreneuriale des jeunes lycéens et collégiens par la formation, a été créée par le Groupe SNI. «Le but de l’Association est de renforcer la capacité des jeunes à créer leurs propres opportunités d’emplois», souligne la présidente du Directoire de Wafasalaf devant une salle archi-comble. Cette ambition est d’autant plus louable au regard du taux de chômage élevé des jeunes qui restent les parents pauvres du marché du travail. Cela dit, l’AGO était aussi l'occasion idoine pour rendre un hommage appuyé aux 2.750 conseillers bénévoles qui prennent parfois de leur temps de travail afin de renforcer les compétences entrepreneuriales des jeunes. Soulignons que le Groupe Attijariwafa bank et la Fondation OCP sont d’importants pourvoyeurs de conseillers bénévoles qui constituent la première richesse de l’association qui a, tout de même, formé plus de 75.000 jeunes marocains.
Forte croissance pour l’exercice 2015-2016
Les chiffres présentés sont éloquents, car ils dénotent d’une forte progression de l’activité d’Injaz Al-Maghrib au cours de l’exercice 2015-2016. En effet, le nombre de jeunes formés a progressé de 56% pour culminer à 27.845 contre 17.874 lors de l’exercice précédent. Cette performance est à relier à l’élargissement du maillage territorial, puisque les programmes ayant trait à l’éducation financière, à la préparation au marché du travail et à l’éducation financière se sont étendus à 7 nouvelles villes du Royaume. Rappelons que 78% de ces programmes sont dédiés aux collégiens et lycées et 22% aux étudiants. «Ce ratio s’explique par le fait qu’il est plus judicieux d’agir tôt afin d’obtenir les résultats escomptés», assure Laïla Mamou. Par ailleurs, c’est non sans fierté que le management d’Injaz Al-Maghrib a présenté les principaux indicateurs de son rapport financier. Pour cause, les produits de l’association ont progressé de 66% pour se situer autour de 15,4 MDH durant l’exercice 2015-2016. A cela s’ajoute un accroissement des charges moins soutenu et un résultat net de 5,6 MDH. Au-delà de ces chiffres, ce qui est de bon augure, c’est la volonté de certains bailleurs de fonds d’augmenter le soutien financier apporté à l’Association. A titre illustratif, le groupe SNI a doublé sa donation, la faisant passer de 2 à 4 MDH. L’organisation américaine Mepi s’est engagée, à travers une convention, à contribuer à hauteur de 200.000 dollars. Même si Injaz Al-Maghrib compte près de 90 partenaires, force est d’admettre que le recrutement d’un plus grand nombre de donateurs est souhaitable afin de pérenniser l’activité.
Par ailleurs, l’autre motif de satisfecit est que 25% des jeunes formés par l’Association sont susceptibles de créer leur propre entreprise. Dans l’optique d’améliorer ce chiffre, un département d’évaluation et de monitoring a été créé afin de mesurer l’impact des programmes d’Injaz Al-Maghrib sur les bénéficiaires.
Nouvelle ambition à l’horizon 2020
«Le Plan 2020 se focalise sur l’aspect qualitatif et non quantitatif, même s’il y a lieu de stabiliser l’activité», souligne Laila Mamou. Et d’ajouter : «Nous avons l’ambition de multiplier par trois l’impact des formations sur les bénéficiaires, et ce à nombre de conseillers égal». L’autre chantier prioritaire a trait au développement d’un système d’information performant afin de suivre les 75.000 jeunes formés dans les 19 villes du Royaume depuis 2007. Par ailleurs, l’AGO a servi de tribune aux jeunes entrepreneurs qui ont apporté des témoignages édifiants. Grâce à l’Association, certains jeunes ont gagné des compétitions entrepreneuriales à l’international et d’autres ont pu exporter vers des marchés exigeants (Japon). Cela dit, l’autre bonne nouvelle à mettre au crédit d’Injaz Al-Maghrib est la création d’un fonds d’amorçage avec l’appui du Groupe Attijariwafa bank. Ce véhicule financier est dédié aux startup marocaines, dont l’accès au financement est loin d’être aisé.
M. Diao
Accompagnement de 18 porteurs de projets
Lors de l’exercice 2015-2016, Injaz Al-Maghrib a accompagné 18 jeunes porteurs de projet. En effet, à partir d’idées innovantes, les conseillers bénévoles ont aidé ceux-ci à peaufiner la création de leur entreprise, avec la réalisation de businessplans. Ce dont se réjouit Laïla Mamou, puisque ces jeunes entrepreneurs seront les employeurs de demain. Notons que les projets concernent, entre autres, les services, les produits de terroir et les activités éco-responsables.