La cible des industriels pharmaceutiques marocains n’est pas l’Europe où il est très difficile de pénétrer le marché du générique, mais plutôt l’Afrique et le Moyen-Orient, là où le besoin se fait sentir et où il y a une importante économie d’échelle.
En Afrique, malgré une concurrence rude des produits indiens, les médicaments marocains qui ont le label Maroc du médicament, ont toute leur place dans ce marché à fort potentiel que certains industriels ont flairé très tôt. Ils ne se sont pas contentés d’exporter, mais d’implanter des usines de production. «Actuellement, il y a déjà des projets en cours, dont une usine pharmaceutique marocaine au Sénégal qui est opérationnelle, et une usine en cours de construction en Côte d’Ivoire, notre principal marché en Afrique francophone», affirme Ayman Cheikh-Lahlou, président de l’AMIP. Et d’ajouter que l’industrie pharmaceutique bénéficie de conditions favorables en Afrique grâce à la stratégie nationale de renforcement du partenariat Sud-Sud et aux infrastructures de base déjà implantées (banques, télécommunications…). Dans la ligne de mire des industriels marocains, on retrouve 7 pays d’Afrique anglophone où les phases d’enregistrement et d’exportation ont déjà commencé. Un marché difficile à pénétrer, mais qui ne freine pas pour autant les investisseurs marocains. «Nous réfléchissons entre laboratoires marocains à nous associer pour monter des usines au Nigeria, au Kenya, au Ghana…», précise A. Cheikh-Lahlou.