La présence des principaux majors mondiaux, l’existence d’écosystèmes favorables et les grandes ambitions de l’ONCF sont autant d’éléments qui corroborent les multiples atouts de la branche ferroviaire au Maroc.
Il n’est pas illusoire de penser que le made in Morocco de l’industrie ferroviaire pourrait à terme trouver sa place dans les marchés porteurs.
Avec l’organisation de la première édition du Rail Industry Summit qui s’est tenue récemment à Casablanca, Maroc Export, avec l’appui de ses partenaires, vient de réaliser un énième coup de maître. L’enjeu est de taille car il était question de regrouper les acteurs-clefs de l’industrie ferroviaire au Maroc, forte d’une expérience remontant à près d’un siècle, tout en s’arrogeant les faveurs des professionnels étrangers. Pari gagné, puisque la rencontre a enregistré plus de 300 participants issus d’une quinzaine de pays. Au-delà de ce succès incontestable, l’événement, qui a aussi enregistré près de 1.500 BtoB, a permis aux différents intervenants de livrer leur appréciation sur l’écosystème ferroviaire national et sa capacité à rayonner au-delà du Royaume. «Tout l’enjeu est de reproduire le succès des autres écosystèmes (automobile, aéronautique) à la branche ferroviaire nationale qui recèle plusieurs atouts», souligne Latifa Echihabi, secrétaire générale du ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, lors de son allocution, en ouverture des plénières. En effet, le secteur ferroviaire national est l’un des plus performants à l’échelle continentale. Il arrive en deuxième position après celui de l’Afrique du Sud.
Un avenir prometteur
Interpellés sur la performance et l’attractivité de l’écosystème de l’industrie ferroviaire du Royaume, les représentants d’Alstom et de Bombardier, qui opèrent déjà au Maroc, ont joint leurs voix pour reconnaître la bonne dynamique que connaît ce secteur, notamment, en termes d’investissement, de qualité et d’expertise des entreprises marocaines opérant dans la branche. La rencontre d’envergure internationale était aussi l’occasion de rappeler quelques indicateurs-phares de l’ONCF, qui est tout de même le principal maillon de cette branche appelée à se développer au cours des années à venir. En effet, l’entité dirigée par Rabie Khlie, qui exploite pour l’heure près de 2.200 km de chemins de fer, compte investir à terme près de 33,8 Mds de DH. L’objectif étant de porter la Ligne à grande vitesse (LGV) à 1.500 km. A cela, il faudrait ajouter que plusieurs opérations de rénovation du matériel roulant et d’acquisitions de locomotives devraient intervenir incessamment. Cela témoigne clairement de l’existence de plusieurs opportunités pour les fournisseurs nationaux et étrangers. D’ailleurs, c’est dans l’optique de capitaliser sur cette bonne dynamique que le Groupement des industries ferroviaires du Maroc (GIFER Maroc) a été créé en février dernier avec l’implication de Maroc Export. Notons que ce groupement dont font partie Alstom et Bombardier, a pour but de fédérer, tout en représentant la filière ferroviaire.
L’association de droit marocain rassemble des professionnels de plusieurs secteurs pour ne citer que le matériel roulant, l’équipement, l’ingénierie et les études d’infrastructures signalisation.
Un train 100% marocain
Bombardier qui a annoncé récemment l’implantation d’un cluster industriel ferroviaire au Maroc a promis de construire avec les fournisseurs nationaux un train 100% marocain. Ce pari qui peut paraître osé aux yeux de certains, semble tout à fait réalisable à terme au regard de la maturité de ce secteur. Cela dit, la rencontre était l’occasion de mettre en lumière l’expertise de certaines entreprises nationales, qui arrivent à exporter leur savoirfaire vers les marchés les plus exigeants. «Nous sommes un bureau d’études marocain dans le domaine ferroviaire, qui opérons en Europe, notamment en France et en Espagne», assure Houda El Baqqali, directeur d’exploitation de la société A2I. Et d’ajouter : «Le respect des normes et des critères de qualité et de sécurité est crucial pour notre activité». Par ailleurs, du côté de GIFER Maroc, représenté par son président, Hassan Rebouhate, l’ambition in fine est d’exporter le «made in Morocco» dans le monde et en Afrique. Faudrait-il rappeler que le secteur ferroviaire, plus respectueux de l’environnement que les autres modes de transport (voies terrestre et aérienne) affiche des perspectives de développement prometteuses en Afrique, avec l’urbanisation galopante et l’impératif de garantir une meilleure mobilité aux populations. Cela dit, les intervenants se sont accordés pour souligner la nécessité de mettre en place un écosystème dédié à la branche ferroviaire.
M. Diao
Un contrat-programme souhaité par tous
Latifa Echihabi, secrétaire générale du ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, et Hassan Rebouhate, président de GIFER Maroc, ont respectivement exprimé le souhait de construire l’écosystème ferroviaire à l’instar des autres branches industrielles. Pour ce faire, le Groupement s’appuiera sur le retour d’expérience concluant d’autres professionnels (Gimas, Amica). La formation, la certification, la création de laboratoires d’homologation et le transfert de technologie sont autant d’axes prioritaires pour les membres de GIFER Maroc.