L’écosystème moteurs et transmission est le cinquième écosystème de l’industrie automobile marocaine. Il devrait permettre d’atteindre l’objectif d’un taux d’intégration de 80% du secteur. A la clé : 10.000 nouveaux emplois directs et 6,5 milliards de dirhams de chiffre d’affaires additionnel à l’export.
Et de cinq ! Après la mise en place des quatre premiers écosystèmes du secteur automobile en 2014, l’écosystème «moteurs et transmission» (ou Powertrain) vient d’être lancé à Rabat par le ministère de l’Industrie dans le cadre du Plan d’accélération industrielle. Un contrat de performance pour accompagner le déploiement de cet écosystème a été signé par Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, Mohamed Boussaid, mnistre de l’Economie et des Finances, et Hakim Abdelmoumen, président de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile (AMICA). L’écosystème «moteurs et transmission» concerne les métiers de la fonderie fonte, la fonderie aluminium, l’injection d’aluminium sous pression, l’affinage d’aluminium et l’usinage moteur. Il doit permettre la création de quelque 10.000 nouveaux emplois industriels directs. Il doit également générer un chiffre d’affaires additionnel à l’export de plus de 6,5 milliards de DH. Il doit surtout permettre d’augmenter le taux d’intégration de la filière «Powertrain automobile» de 25 points via le développement du sourcing local. Rappelons que la prochaine usine PSA de Kénitra produira 200.000 moteurs par an.
Pour M.H Elalamy, cet écosystème revêt un caractère particulier car il permet à l’industrie automobile marocaine, qui a déjà fait un «parcours exceptionnel», de changer de paradigme et de dimension. M.H Elalamy et son collègue des Finances, comptent beaucoup sur cet écosystème pour se rapprocher davantage de la cible d’intégration locale de 80% à moyen terme, et faire en sorte que la valeur ajoutée créée par l’industrie reste au Maroc. En effet, l’ecosystème Powertrain doit permettre de compléter la chaîne de valeur automobile à travers l’émergence de nouveaux métiers, la fabrication de nouvelles pièces et le développement de nouvelles technologies. Cela permettra d’alimenter la future usine PSA à Kénitra, qui prévoit la fabrication de 200.000 moteurs en plus de 200.000 véhicules. Au-delà des constructeurs basés au Maroc, l’ecosystème Powertrain pourra fournir de nombreux sites européens en composants, notamment en Espagne.
«C’est la première fois que le moteur s’installe au Maroc», se félicite le ministre de l’Industrie. Il s’agit aussi d’une première dans la région MENA. Le Royaume entre de ce fait dans le club fermé des 31 pays dans le monde qui fabriquent des moteurs. Il n’a pas manqué de souligner que le rythme de développement de l’industrie automobile au Maroc est comparable à celui de grands pays émergents, et suit le même processus : d’abord le montage, puis la construction de véhicules et enfin la fabrication de moteurs. «La Corée du Sud a mis 17 ans pour achever ce processus, la Malaisie 19 et le Maroc 14», conclut-il.
Amine Elkadiri