Industrie: pourquoi l’automobile et l’aéronautique cartonnent

Industrie: pourquoi l’automobile et l’aéronautique cartonnent

Le développement de ces deux branches a pu se concrétiser grâce à la mise en place d’écosystèmes.

Les autres activités sont pénalisées par la concurrence étrangère, la faible maîtrise du coût de production et de la chaîne logistique.

 

Par C. Jaidani

L’industrie nationale a pris un nouvel élan avec le plan d’accélération industrielle (2014-2020) et le plan de relance industrielle (2021-2023). Pour la période 2022-2030, une nouvelle stratégie est arrêtée avec des objectifs encore plus ambitieux. Elle zoome sur 14 secteurs d’activité structurés autour de 54 écosystèmes industriels. Jusqu’à présent, l’automobile et l’aéronautique sont les filières qui ont le plus donné de résultats probants. En dépit d’une concurrence acharnée à l’international, les filiales marocaines des groupes Renault et Stellantis ont enregistré des performances remarquables.

Comme l’a révélé dernièrement Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, «le Maroc aura une capacité de production d’un million de véhicules d’ici 2025, un volume qui pourrait être doublé d’ici 2030». Un objectif à portée de main, puisque le Royaume maîtrise actuellement toute la chaîne de valeur, avec des sites de fabrication de dernière génération permettant une optimisation de la production. Pour sa part, le taux d’intégration devrait passer de 64% actuellement à 80% à l’horizon 2030. Pour l’aéronautique, le Maroc est devenu un hub industriel attractif et compétitif pour les industriels et les investisseurs. Il s’ouvre à de nouveaux métiers et intègre des technologies innovantes. Aujourd’hui, plus de 140 entreprises opèrent dans ce secteur.

La filière, qui emploie 20.000 personnes, réalise un chiffre d’affaires à l’export de deux milliards de dollars et présente un taux d’intégration de 40%, une croissance moyenne de 20% par an, soit 4 fois plus que la moyenne mondiale et 5 fois la croissance du PIB. Dans d’autres filières industrielles, comme la branche pharmaceutique, le textile et le cuir, le Maroc a également réalisé des performances remarquables. Mais il n’arrive pas à avoir le même positionnement de référence que celui de l’automobile et de l’aéronautique. La production et les exportations demeurent fluctuantes au gré des marchés et des années.

«L’automobile et l’aéronautique ont pu se forger une place de choix dans l’industrie nationale. Ce sont deux activités qui ont pu réussir cette politique des écosystèmes industriels en fédérant des groupes d’entreprises autour de «locomotives» porteuses de projets d’écosystèmes. Ces locomotives peuvent être des leaders industriels nationaux, des groupements professionnels ou encore des investisseurs étrangers. L’essor de l’automobile et de l’aéronautique au Maroc n’aurait pu se concrétiser sans l’engagement profond de grands constructeurs mondiaux, à l’image de Renault et Stellantis pour l’automobile, et Boeing et Airbus pour l’aéronautique», affirme Youssef Idrissi, professeur d’économie industrielle à l’Université Hassan II de Casablanca. Pour les autres filières industrielles, la situation se présente différemment. Certes, chaque branche a ses propres spécificités et ses contraintes, mais le point commun est qu’il n’existe pas de champions de dimension internationale pour assurer le rôle de locomotive.

«L’industrie pharmaceutique nationale présente des fondamentaux solides et aussi des perspectives d’avenir prometteuses. De nombreuses entreprises ont pu non seulement fournir adéquatement le marché local, mais aussi exporter et installer des sites de production à l’étranger, notamment en Afrique. Mais elles ne peuvent atteindre la dimension internationale. Car l’activité est très capitalistique et elle est adossée à une plateforme de recherche et de développement très solide que seuls les grands laboratoires possèdent», affirme Drissi. Pour les autres activités industrielles les plus importantes, les réalisations sont mitigées. Les filières du textile, du cuir et de l’agroalimentaire maintiennent le cap, mais elles sont vulnérables, prêtant le flanc à plusieurs facteurs, notamment la concurrence internationale, la maîtrise des coûts de production et la chaîne logistique. 

 

 

 

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