Immobilier: le locatif a toujours le vent en poupe malgré une conjoncture difficile

Immobilier: le locatif a toujours le vent en poupe malgré une conjoncture difficile

L’accession difficile à la propriété rend le locatif plus intéressant pour certaines catégories de personnes.

Les studios et les petites superficies sont davantage sollicités.

 

Par C. Jaidani

L’immobilier connaît un marasme qui persiste depuis des années. Cette morosité s’est accentuée avec la pandémie et la crise économique. Le nombre de transactions, les mises en chantier et les autorisations de construire s’inscrivent dans un trend baissier. De nombreux promoteurs ont réduit leurs programmes d’investissement, arguant le manque de visibilité. Ils se contentent d’écouler le stock qui s’est accumulé au fil des années, particulièrement dans les régions.

Toutefois, force est de constater que le locatif sort la tête de l’eau, présentant un certain dynamisme. En l’absence de statistiques officielles, puisqu’il n’existe aucun organe public ou privé qui recueille ces données, seuls les portails spécialisés de l’immobilier et quelques experts du secteur donnent un éclairage sur l’activité.

«Plusieurs raisons expliquent le maintien de la demande de location. D’abord, l’accès au logement par voie d’acquisition n’est pas à la portée de tous. L’achat au comptant est rare et, pour être éligible au crédit, il faut un apport et un revenu stable et assez suffisant pour payer ses traites. L’essor démographique, économique et urbanistique a stimulé le locatif, particulièrement dans les grandes villes. Il faut ajouter la mobilité des travailleurs et l’intérêt pour les zones d’activité», explique Mohamed Alaoui, expert en immobilier.

«Le locatif est très adapté pour les jeunes couples, les étudiants et aussi les ménages de la classe moyenne qui n’arrivent pas à trouver un produit à l’achat adéquat par rapport à leurs besoins. On remarque dernièrement que la location courte et moyenne durée gagne du terrain par rapport à la longue durée», ajoute-t-il. S’agissant de la physionomie du marché, les sites spécialisés dans l’immobilier livrent quelques indicateurs révélateurs.

Dans sa dernière publication, Mubawab.ma informe que la location occupe 45% de ses annonces et représente 46% des visiteurs. Les appartements sont le produit le plus sollicité, représentant 72% des logements proposés à la location et émanant de 79% des demandeurs. Les loyers des appartements vides se sont stabilisés au cours des trois derniers mois de 2022, avec une  augmentation de 4%  par rapport à la même période de l'année précédente.

Dans le même temps, les loyers des appartements meublés ont connu une légère baisse de 1% en glissement trimestriel et une augmentation de 5% en glissement annuel. Concernant l’évolution des superficies, la superficie moyenne des appartements loués au Maroc durant cette période est de 99 m², ce qui représente une baisse de 2 m² par rapport à la moyenne constatée durant le troisième trimestre.

Au niveau national, la superficie moyenne des appartements vides est de 103 m², tandis que celle des appartements meublés est de 92 m². Les deux types d'appartements ont connu une diminution trimestrielle, mais la baisse est plus importante pour les appartements meublés. Cette baisse de la superficie du locatif n’est pas temporelle, mais s’est installée depuis des années. Ainsi, les nouvelles orientations du marché font ressentir un fort intérêt pour les studios. Un constat confirmé par le site avito.ma qui note une croissance de 26% de la demande pour ce type de logements. Il révèle aussi que 44% des sondés sont locataires, 27% possèdent une propriété, le reste vivant toujours avec leurs parents. 

«Les studios ont le vent en poupe. Face à ce constat, de nombreux promoteurs ont concentré leurs projets essentiellement sur ce genre de produits. Ils sont faciles à vendre car leur coût d’achat, d’entretien et de location est faible par rapport aux autres logements», nous apprend Mohamed Lahlou, président de l’Association des agents immobiliers de la région de Casablanca-Settat.

 

 

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